L'Institut national du cancer (INCa) a lancé, mardi 18 mars, la deuxième semaine nationale contre le cancer colorectal. Du 24 au 30 mars, elle sensibilisera médecins et patients au dépistage organisé d'une maladie qui touche chaque année 37 000 personnes, soit le troisième cancer le plus fréquent.
Annoncée pour la fin de l'année 2007, la généralisation du dépistage du cancer colorectal devrait être effective à la fin 2008. En outre, le test actuellement utilisé doit être remplacé par un test immunologique plus performant.
Déjà mis en place dans 88 départements, le dépistage du cancer colorectal est proposé aux quelque 16 millions d'hommes et de femmes âgés de 50 à 74 ans, mais n'est pas toujours bien accepté. "Actuellement, le test de référence est l'Hemoccult II", explique le docteur Jérôme Viguier, responsable du département dépistage à l'INCa. C'est avec ce test de détection des microsaignements non visibles à l'oeil nu dans les selles que la généralisation du dépistage s'opère. Mais, en mars 2007, l'Académie nationale de médecine a mis en cause les "faibles performances" du test Hemoccult II.
Un saignement occulte justifie la réalisation d'une coloscopie. Pratiqué sous anesthésie, cet examen du côlon et du rectum au moyen d'une fibre optique peut détecter une lésion de type adénome (polype). Sur mille adénomes, cent atteignent 1 cm de diamètre et 25 deviennent cancéreux.
Une autre méthode
Le docteur Guy Launois (CHU de Caen) a conduit une étude sur un autre type de test, reposant sur une méthode immunologique automatisée, qui dose la quantité d'hémoglobine présente dans l'échantillon de selles. "Les résultats portant sur 20 000 personnes, et bientôt 30 000, montrent la supériorité de ce test sur l'Hemoccult II, principalement pour les gros adénomes", note le docteur Viguier.
L'INCa a financé d'autres études portant sur le test immunologique et les performances respectives des différents tests existants. "Il faut en particulier déterminer le seuil de sensibilité que doit avoir l'examen immunologique. Avec un seuil trop restrictif, il raterait des cancers ; s'il est trop large, il entraînerait trop de coloscopies inutiles", précise le docteur Viguier. L'INCa lancera un appel d'offres pour sélectionner le test immunologique qui prendra le relais de l'Hemoccult II.
Paul Benkimoun - www.lemonde.fr