Environ 40 % des patients belges en phase terminale décèdent à l'hôpital et beaucoup d'admissions se font également dans les dernières semaines de vie du patient alors que la majorité d'entre eux souhaite mourir dans un environnement familial. C'est ce qui ressort des résultats de la première étude nationale sur les soins palliatifs en Belgique. Les résultats de cette étude figurent dans le livre "Het sterfbed in België" (Le lit de mort en Belgique), présenté vendredi à Bruxelles.
Les données de cette étude ont été collectées via un réseau de surveillance de médecins généralistes représentatifs de tous les médecins généralistes belges. Ces médecins ont enregistré en 2005 et 2006 tous les décès parmi leurs patients. Ils ont rapporté les soins prodigués au cours des trois derniers mois de vie pour tous les patients non soudainement décédés.
Dans près de quatre cas sur dix, on recourt à des soins palliatifs multidisciplinaires spécialisés à domicile, en maison de repos ou à l'hôpital. Il semble que "comparativement aux études étrangères, à l'exception de l'Angleterre, ce chiffre est relativement élevé. Mais il faut tout de même signaler que 59 pc des personnes qui pourraient avoir besoin de ce genre de soins n'y ont pas recours", note l'étude. Un patient sur dix meurt dans une unité de soins palliatifs, ce qui est également un chiffre relativement élevé selon les chercheurs. Environ un quart des patients décède à son domicile, et un quart en maison de repos.
"Le médecin généraliste signale toutefois que 4 des 5 patients dont il ou elle connaît le souhait, désirent mourir dans un environnement familial, chez eux ou en maison de repos", indique le professeur Luc Deliens, chef du groupe de recherche 'Zorg rond het Levenseinde' de la Vrije Universiteit Brussel (VUB). Le livre dresse aussi un tableau des soins en fin de vie qui permet de mettre en évidences des différences entre les trois régions du pays surtout au niveau des types de soins et pas tellement du lieu de la prise en charge.
En Wallonie, les patients reçoivent un peu plus souvent en fin de vie des traitements de prolongation de survie (par exemple une hydratation artificielle, une respiration artificielle, des antibiotiques, etc.) que les patients en Flandre ou à Bruxelles. Selon Wim Distelmans, président du Réseau de soins palliatifs Bruxelles-Halle-Vilvorde, l'étude indique que davantage de fonds sont nécessaires en Belgique pour les soins à domicile.
"Aux Pays-Bas par exemple, 6 % des patients en phase terminale décèdent à leur domicile. C'est ce à quoi nous devons aspirer pour la Belgique", indique Wim Distelmans. Le livre intitulé 'Het sterfbed in België' est le fruit d'une collaboration entre le groupe de recherche "End-of-life Care research Group" de la VUB et les médecins vigies dont la coordination est assurée par l'Institut scientifique de santé publique (ISP). (belga)
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