43 000 kilomètres à vélo contre le cancer pour un Lyonnais
Cédric Michelas part pour un tour du monde à vélo. Il vend symboliquement chaque kilomètre parcouru 1 euro, reversé à la recherche contre le cancer, cette maladie contre laquelle il s'est battu
Novembre 2007. Le diagnostic tombe. Cédric Michelas a un sarcome des tissus mous, un cancer très rare. Ce Lyonnais d'adoption n'a que 34 ans et sa vie va changer du tout au tout.
En 2008, Cédric va passer par « la totale », comme il l'appelle, chirurgie, chimiothérapie, radiothérapie. Une année durant laquelle il s'est mis à penser à un tour du monde au fil de mois rythmés par les séjours au centre Léon-Bérard. A rêver d'avaler des kilomètres de bitume assis sur son vélo alors qu'on n'est « même pas capable de monter les escaliers pour rentrer chez soi ». « J'ai commencé à regretter de ne pas avoir fait tout ce que je voulais dans la vie », se rappelle ce père de deux fillettes de 11 et 12 ans.
Une fois guéri, même s'il refuse d'employer ce terme, Cédric est sûr d'une chose : il ne peut pas repartir comme avant, reprendre son travail, ses amitiés, ses habitudes. Le cancer « chamboule tout » sur son passage. La seule solution est de partir en voyage, mais pas en « égoïste ». « J'ai été beaucoup aidé et j'ai vu à quel point certaines associations étaient importantes. J'ai donc voulu contribuer, à ma mesure, à améliorer la lutte contre le cancer », explique Cédric. Il parcourra 43 000 kilomètres en traversant 45 pays. Pour chaque kilomètre, il demande 1 euro aux donateurs qui sera entièrement reversé au Clara (Cancéropole Lyon Auvergne Rhône-Alpes). Les dons peuvent se faire directement sur le site internet kilometres-solitaires où Cédric mettra également en ligne son carnet de route.
Son voyage commencera par l'Italie, les Balkans, la Turquie sans oublier l'Iran ou l'Ouzbékistan. Pendant deux ans et demi, il passera par chaque continent. « J'ai la prétention de ne rien redouter. Les galères, ça se gère », lance-t-il dans un large sourire. Dans sa poche, Cédric aura néanmoins une prescription en anglais pour un scanner, histoire de vérifier de temps en temps que son cancer s'est bien tu pour toujours. Son grand départ se fera le 28 février de Saillans, son village natal dans la Drôme. Un départ et une nouvelle naissance. Avant 43 000 kilomètres de vie.
Le progrès
Sandrine Mangenot - http://www.leprogres.fr