Le rôle du pharmacien a changé. En première ligne des soins de santé, il délivre désormais des conseils. Mais il doit y être formé. Prolongez l'info dans Vers l'Avenir, Le Jour.
Le métier de pharmacien a évolué. Au tiroir, le cliché jauni, qui voyait l'apothicaire concocter d'étranges potions dans l'arrière-boutique de son officine. Son boulot ne se résume pas, davantage, à la simple délivrance des médicaments fabriqués par des multinationales. Aujourd'hui - et ce rôle lui a été reconnu officiellement en 2006 - , le pharmacien s'érige aussi en protecteur de la santé de ses clients. En conseiller.
Bonne prise du médicament, renvoi vers le médecin en cas d'effets secondaires, contrôle de la compatibilité des prescriptions : on parle désormais de «soins pharmaceutiques». Et ça s'étend avec le domaine du paramédicament, les fameux OTC, produits vendus sans ordonnance. Nutriments, compléments alimentaires, vitamines... les gens s'informent de plus en plus sur leur santé (et sont parfois mal informés) et le débat débouche dans les pharmacies, très fréquentées. Avec 80 contacts-client en moyenne, «le pharmacien est en première ligne des soins de santé. Il est, après le membre de la famille ou le voisin, la première personne consultée en cas de pépin», souligne Christian Elsen, vice-président de l'Association pharmaceutique belge. «Ça peut se traduire par un conseil mais aussi par orienter vers quelqu'un de mieux qualifié.» Diététiciens, kinés et forcément... médecins.
Avec le risque, quand même, de se substituer, peu à peu, au médecin généraliste ? « L'important est de connaître les limites de sa compétence. Jusqu'où on peut aller. Nous le faisons en collaboration avec les médecins et en bonne intelligence. Nous n'avons pas les mêmes compétences. Nous ne voulons pas faire le même métier. Nous devons apporter notre complémentarité.»
Pour l'APB, aucun souci : les conseils pharmaceutiques peuvent également porter sur les produits délivrés sur ordonnance. «Là, le choix est posé par le médecin. On fait très clairement la distinction. Le but n'est pas de rendre la frontière plus floue», précise Dirk Broeckx, le secrétaire général de l'association. «En aucun cas, on ne fera des diagnostics en officine. Mais notre rôle est de pouvoir, en toute confiance, parler avec les gens.» En toute compétence aussi.
Jean-Christophe Herminaire - www.votrejournal.be
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