La consommation de probiotiques est une mesure sécuritaire pour prévenir la diarrhée associée aux antibiotiques, selon une étude de l’hôpital Maisonneuve-Rosemont publiée en novembre dans The Canadian Journal of Gastroenterology.
Le probiotique étudié est le BioK, un produit fabriqué à Laval, dans la région de Montréal.
L’étude a été faite auprès de 89 patients hospitalisés à qui on avait prescrit des antibiotiques. La moitié des patients a reçu un placebo, l’autre a avalé du BioK durant la période de traitement par antibiotiques. Résultat : 15,9 % des patients ayant reçu le BioK ont souffert de diarrhée, contre 35,6 % dans le groupe placebo.
Pour le Dr Pavel Hamet, chercheur, voilà une preuve scientifique sans équivoque démontrant les effets bénéfiques du BioK pour prévenir la diarrhée.
Les probiotiques dans le BioK sont de bonnes bactéries qui assurent l’équilibre intestinal. En réduisant le nombre de bonnes bactéries dans l’intestin, les antibiotiques permettent aux mauvaises de proliférer, causant des selles liquides. Le BioK est offert sous forme de lait ou de soya fermenté frais en bouteille et en capsules.
Les patients traités par antibiotiques reçoivent systématiquement des probiotiques dans plus d’une trentaine d’hôpitaux canadiens. Ce n’est pas le cas dans les hôpitaux de Québec.
«Nous proposons des probiotiques (à Québec on a choisi le Florastor, un probiotique à base de levures) seulement aux patients qui ont une récidive de C. difficile», dit Luc Bergeron, pharmacien et président du comité de surveillance des antibiotiques du CHUQ.
Pas convaincus
Aux yeux des membres du comité, «il n’y a pas d’évidences scientifiques convaincantes pour utiliser systématiquement les probiotiques chez tous les patients. Il reste une part de doute», affirme M. Bergeron. Même si l’étude de l’hôpital Maisonneuve-Rosemont conclut à l’efficacité des probiotiques, l’échantillon de 89 patients est trop petit pour convaincre le pharmacien.
Le BioK est un produit «assez cher», dit M. Bergeron. Avant de l’offrir à tous, il faut donc être sûr de son efficacité, poursuit-il.
«Les probiotiques ne sont pas des produits anodins. Ils pourraient être contre-indiqués à des patients immunosupprimés ou greffés. Ils sont cependant sécuritaires pour les gens en bonne santé», constate le pharmacien.
Dans les deux hôpitaux du CHA (Enfant-Jésus et Saint-Sacrement) on ne propose pas non plus systématiquement les probiotiques aux patients traités avec des antibiotiques.(Cyberpresse.ca)
Louise Lemieux, Le Soleil - Quebec - www.cyberpresse.ca