Selon un rapport de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), publié la semaine dernière, près de 4 millions d’enfants de moins de cinq ans meurent chaque année en raison de dangers liés à l’environnement tels la pollution de l’air, de l’eau ou l’exposition à des substances chimiques. Les principales maladies incriminées comprennent les intoxications, l’asthme, les infections des voies respiratoires, les troubles neurologiques et l’affaiblissement des défenses immunitaires. A plus long terme ces pathologies peuvent aboutir au développement de cancers et de maladies cardio-vasculaires.
L’Afrique est le continent le plus touché par les maladies liées à l’environnement, suivie de certaines régions du Sud-Est Asiatique. Mais l’Europe n’est pas épargnée pour autant.
Commentaires de la Fondation contre le Cancer
L’impact de la pollution environnementale sur la santé des enfants est connu depuis plusieurs années déjà mais, jusqu’à présent, cette influence n’avait pas été chiffrée. C’est chose faite depuis le rapport que l’OMS a publié à la fin de ce mois de juillet.
Selon ce rapport, les enfants de moins de cinq ans représentent 10 % de la population mondiale. D’après les données récoltées, environ 30 % des affections et des décès d’enfants dus aux maladies peuvent être attribués à des risques environnementaux. Cet impact sur leur santé s’explique par le fait qu’en raison de leur faible poids corporel, ils sont plus rapidement exposés à des concentrations importantes de substances nocives et que leur organisme est moins résistant aux agressions extérieures que celui de l’adulte. Les conséquences varient aussi en fonction de leur stade de développement. Les poumons, par exemple, ne sont pas complètement développés à la naissance, ni même à l’âge de 5 ans. Certains polluants aériens peuvent donc altérer le processus de maturation, induire des troubles respiratoires aigus dans l’enfance, qui peuvent évoluer ultérieurement vers des maladies respiratoires chroniques.
Les polluants de l’air et de l’eau, les pesticides dans la nourriture, le plomb dans le sol et bien d’autres menaces environnementales qui perturbent le métabolisme délicat de l’enfant en croissance peuvent entraîner des maladies sérieuses, ou les aggraver et induire des troubles du développement. Il apparaît aussi que l’accroissement du risque de différentes pathologies observées chez l’adulte, comme certains cancers et les maladies cardiovasculaires, résulte en partie de l’exposition à divers produits chimiques au cours de l’enfance.
Les données publiées révèlent de profondes inégalités géographiques et sociales mais montrent aussi que, dans tous les pays, la réduction des risques liés à l’environnement permettrait d’améliorer la santé des citoyens.
Dans son Programme, l’Union européenne accorde d’ailleurs une place importante à la question de l’impact de l’environnement sur la santé des enfants. Les niveaux de risque les plus faibles sont constatés dans les pays du Nord et de l’Ouest, tandis que des niveaux élevés sont signalés pour certains pays d’Europe orientale. « Les variations significatives de la charge de morbidité d’un pays à l’autre démontrent la nature potentiellement évitable de beaucoup de ces menaces. Cela nous donne de l’espoir et un défi pour l’avenir », déclare le Dr Marc Danzon, directeur régional de l’OMS pour l’Europe.
Cette étude a été entreprise par un groupe consultatif réunissant 24 experts scientifiques de 18 pays qui ont apporté leurs connaissances, leur expertise, leurs conseils et qui ont veillé à l’exactitude scientifique et à l’objectivité des données. Pour de plus amples informations à propos de cette étude, vous pouvez contacter Madame Nada Osseiran via l’adresse e-mail suivante.
Source: De Morgen, 30-07-08
Fondation contre le Cancer - http://www.cancer.be