remboursement soins retraités

L’ expatrié sera soigné "à la maison"

Dès le premier mai, plus de restriction aux seuls soins d’urgence

Le 1er mai verra un changement important dans la manière dont les retraités belges établis à l’étranger peuvent voir leurs soins médicaux remboursés, puisqu’ils disposeront d’un nouveau « droit au retour » pour se faire soigner en Belgique.

Explications :

Pierre, 70 ans, a travaillé toute sa vie en Belgique. Retraité, il a décidé de soigner son arthrite sous le soleil de la Costa Brava. Officiellement expatrié et domicilié en Espagne, il dépendait de ce pays pour les soins reçus. Tous les soins : ceux d’urgence, mais aussi les soins programmés, comme la pose d’un dentier ou le remplacement d’une hanche. Mais quand Pierre rentrait visiter ses petits-enfants à Mons, il était désormais considéré « comme un Espagnol » par la Sécu belge.

Qui lui rembourse certes les frais d’urgence indispensables et imprévisibles, par exemple consécutif à un accident ou à une chute… exactement comme à tout étranger européen en visite dans notre pays et pourvu de sa carte européenne d’assurance-maladie. Mais la Sécu belge ne remboursait plus les soins « programmés », dûment planifiés.

Sur les 37.500 pensionnés belges vivant dans un autre Etat membre de l’Union européenne, c’était souvent la soupe à la grimace quand, revenu temporairement au pays natal, ils désiraient continuer à consulter « leur » dentiste ou se faire appareiller contre la perte de l’audition, par exemple. Et se voyaient présenter la note… sans déduction de l’intervention de la Sécu belge.

À partir de samedi, pourtant, cela change, grâce à l’entrée en vigueur de plusieurs règlements européens. Pierre pourra désormais se faire soigner de manière programmée en Belgique et bénéficier des soins à un tarif identique que s’il était resté domicilié au pays. Il pourra même utiliser sa carte SIS (ou en redemander une nouvelle) en Belgique, mais en s’adressant à sa mutualité belge et plus à son pays de résidence.

« L’Union européenne entendait simplifier les choses, mais ce ne sera pas vraiment le cas, puisque seuls 10 pays sur 27 vont appliquer ce droit au retour », explique Christian Horemans, expert auprès de l’Union des mutualités libres.

C’est le cas de la France, des Pays-Bas et de l’Allemagne. Mais les Portugais, par exemple, n’auront pas le « droit au retour ». Friction sur le prix de l’infrastructure

Ce règlement européen, avec d’autres, place le droit du patient au cœur de la règle. Mais cela ne va pas sans tension avec les pays membres. Surtout ceux qui voient, comme l’Espagne, de plus en plus d’Européens s’installer chez eux. Car la quote-part payée par les patients pour les soins ne couvre généralement pas la totalité des dépenses souvent très importantes d’infrastructures hospitalières qui doivent être mises en place pour faire face aux afflux de patients.

Raison pour laquelle la Belgique a récemment mis en place un observatoire du flux des patients.