cystite un traitement

Cystite : une infection douloureuse mais bénigne

3ième partie.

Un traitement efficace

La cystite se diagnostique et se soigne facilement, mais encore faut-il consulter son généraliste... « Le diagnostic, suggéré par une tigette réactive trempée dans les urines au cabinet, sera idéalement confirmé par un examen cytobactériologique des urines récoltées dans un pot stérile (ECBU), adressé dans un laboratoire, explique le Dr Coppens. Le traitement consiste en la prise de désinfectant urinaire ou d'antibiotiques adaptés. Le problème est alors résolu en 3 à 5 jours. Mais attention, le pharmacien ne pourra vous le délivrer que sur prescription médicale. Il est donc nécessaire de voir un médecin. Rien ne sert d'attendre, cela ne fait que reculer le démarrage d'un traitement efficace ».

Certaines femmes peuvent souffrir de cystite à quelques semaines ou quelques mois d'intervalle. Au-delà de trois épisodes par an, on parle de cystite récidivante. « Ces femmes apprennent à reconnaître très tôt les premiers signes de l'infection, affirme le Dr Coppens. Ce sont des besoins d'uriner plus fréquents, une sensation de pesanteur dans le bas-ventre, etc. On peut parfois stopper la cystite par le simple fait d'augmenter de façon significative la quantité de boisson, ce qui entraîne un « nettoyage » de la vessie. De toute façon, en cas de récidive, il faut consulter un urologue, qui cherchera les facteurs explicatifs et donnera des recommandations. »

L'urologue répètera l'ECBU, procédera à un examen clinique, et s'assurera de l'intégrité de l'appareil urinaire par des examens complémentaires éventuels en endoscopie de la vessie (cystoscopie) et/ou imagerie médicale (échographie, radiologie conventionnelle ou scanner).

Si on la laisse évoluer ou si on la néglige, la cystite évolue vers la pyélonéphrite. « C'est un état inflammatoire généralisé à tout ou partie du système urinaire, car l'urine infectée aura reflué vers le rein. C'est une complication sérieuse de la cystite. La patiente a alors de la température, ce qui n'est pas le cas pour une simple cystite, et peut se plaindre de douleurs abdominales et lombaires. » Un traitement antibiotique approprié sera mis en place rapidement. L'hospitalisation est parfois nécessaire.

Des hormones pour agir en profondeur

Après un bilan gynécologique préalable qui permet d'exclure les contre-indications, on peut faire remonter le taux d'œstrogènes constaté à la ménopause par le biais d'une supplémentation, soit par voie vaginale, soit par voie générale. « Il faut toutefois régulièrement attendre 6 à 8 semaines avant de commencer à ressentir les effets bénéfiques du traitement, précise le Dr Coppens. Le gynécologue précisera les modalités de traitement d'attaque puis d'entretien en fonction du profil spécifique de la patiente, et organisera le suivi indispensable. Cette substitution apporte une amélioration à long terme en rétablissant l'équilibre vaginal, et par son effet bénéfique sur l'urètre et le col de la vessie. »

La canneberge en prévention

Boire du jus de canneberge (cranberry) pour éviter les cystites ? Non, ce n'est pas qu'un remède de grand-mère. « On a constaté que les tanins de la canneberge, éliminés en grande quantité dans les urines, empêchent les bactéries d'adhérer à la paroi de la vessie, explique le Dr Coppens. Cet effet préventif a fait l'objet d'études probantes, notamment dans des communautés de personnes âgées. On trouve du jus de canneberge dans les grandes surfaces. Il faut en boire 300 ou 400 ml/jour. Mais ce jus est sucré : à prendre en compte par les diabétiques et les personnes qui surveillent leur poids ». On trouve aussi de la canneberge sous forme concentrée, en gélules, en vente libre, en pharmacie.

Un coup de pouce à l'immunité

Un vaccin oral a été développé à partir d'extraits d'antigènes de nombreuses souches d'Escherichia Coli (le microbe le plus souvent impliqué), et proposé avec un succès variable en cures de 3 mois, à répéter éventuellement si le bénéfice est démontré.