Le docteur Vincent Dancourt est médecin coordonnateur de l'ADECA 21, association de dépistage des cancers de Côte-d'Or. Les structures de gestion jouent un rôle important dans le cadre du dépistage organisé du cancer colorectal, puisqu'elles invitent par courrier les personnes de 50 à 74 ans à se rendre chez leur médecin généraliste pour se faire expliquer la démarche. Mais ce n'est pas leur unique rôle. Explications.
Pouvez-vous rappeler, dans le cadre du dépistage organisé du cancer colorectal, le rôle d'une structure de gestion ?
Cette mission est définie dans le cahier des charges (JO du 21 décembre 2006, NDLR). La structure de gestion joue un rôle d'interface entre les professionnels de santé et la population. Les invitations que nous adressons aux personnes concernées sont, en quelque sorte, des incitations à parler du dépistage avec leur médecin généraliste. En parallèle, nous informons les médecins généralistes, en amont de chaque campagne de dépistage (qui dure deux ans). Ils reçoivent également tous une formation de quelques heures, pendant laquelle sont expliquées les modalités pratiques de la campagne de dépistage. Le rôle des médecins généralistes est important, puisque, sans eux, nous aurions un taux de participation qui serait compris entre 20 et 30% seulement.
La structure de gestion effectue-t-elle un suivi des patients, en cas de test positif ?
Effectivement. Ce suivi est assuré pour chaque personne, dont le test est positif. Dans ce cas, les médecins nous font remonter l'information sur le suivi de ces patients. Cela nous permet de nous assurer qu'ils sont bien pris en charge par le système de santé. En cas de non-réalisation de certains examens, nous n'interférons pas dans la relation entre le patient et le professionnel de santé mais nous pouvons demander au médecin son avis sur telle ou telle situation.
L'information de la population, la gestion des invitations, la formation des médecins généralistes et le suivi des résultats sont donc les missions principales d'une structure de gestion…
Nous nous occupons également de la gestion des fichiers. Nous nous assurons que les personnes ayant fait le test reçoivent bien leurs résultats. Par ailleurs, la structure de gestion veille à la qualité du programme de dépistage et au respect du cahier des charges.
Quel lien avez-vous avec les gastro-entérologues qui représentent l'autre pierre angulaire du dispositif ?
A l'instar des médecins généralistes, les liens sont étroits. Ils sont impliqués dans le conseil scientifique de l'ADECA. Nous leur faisons des restitutions d'information et ils nous font remonter certaines données. Encore une fois, la structure de gestion est là pour jouer un rôle d'interface entre les différents professionnels de santé concernés et la population.
Le dépistage organisé du cancer colorectal a été mis en place dans le département de la Côte-d'Or début 2003. Quels premiers enseignements tirez-vous des campagnes de dépistage ?
Il est encore trop tôt pour le dire car la deuxième campagne vient de se clore, il y a environ un mois. On peut déjà peut-être noter une augmentation sensible en termes de participation. Quant aux autres résultats, il faut attendre d'en savoir plus.
Institut National du Cancer - http://www.e-cancer.fr