Le Plan cancer jugé très fructueux pour les malades
Pour le président du comité du Haut-Rhin de la Ligue contre le cancer, le Dr Audhuy, la mise en place du Plan cancer a permis une assistance globale du malade, au-delà du seul aspect médical.
« Le Plan cancer lancé par le gouvernement en 2003 concrétisait ce qu’on demandait », se félicite le Dr Bruno Audhuy, de Colmar. Notamment le droit du malade à bénéficier d’un dispositif d’annonce du diagnostic plus respectueux, l’une des 70 mesures contenues dans le plan.
Cette annonce doit se faire lors d’une consultation médicale « par une personne qualifiée, si possible en présence d’un proche ». Une infirmière détaille ensuite au malade le déroulement des soins et évalue ses besoins psychologiques et sociaux. Un entretien avec un psychologue ou une assistante sociale peut en découler. « On ne s’occupe pas que du cancer, on repère aussi les besoins. Par exemple les soins d’une socio-esthéticienne pour faire face à l’agression physique du traitement, ou les conseils d’une diététicienne », précise le Dr Audhuy.
Travailler en réseau
Initialement, la Ligue contre le cancer a créé ces postes de soutien dans les hôpitaux. Si elle finance encore un poste d’assistante sociale et un de psychologue à mi-temps à l’hôpital d’Altkirch pour les malades du sud du département, le Plan cancer assume désormais les quatre postes de psychologues (deux au centre hospitalier de Mulhouse et deux aux hôpitaux civils de Colmar).
Afin de garantir l’égalité des malades, point sur lequel elle insiste, la Ligue participe à l’évaluation du dispositif d’annonce et à celui du programme personnalisé de soins (PPS) remis au malade (le calendrier des différentes thérapeutiques). Elle devrait définir ses moyens d’action prochainement. « Il faudra s’appuyer sur les professionnels de la cancérologie qui doivent travailler en réseau », estime le Dr Audhuy, citant les exemples de Roca (réseau oncologique centre Alsace) et de Rosa (réseau oncologique sud Alsace) qui coordonnent les soins des équipes hospitalières et ceux des médecins de ville depuis déjà plus de trois ans.
Quels moyens demain?
Le Plan cancer impose ces réunions interdisciplinaires entre intervenants (deux à quatre fois par mois selon les cancers) qui aboutissent à l’élaboration du PPS. Un bon point parmi tous ceux apportés par le Plan cancer en termes de qualité de prise en charge, estime le Dr Audhuy. « La France est le seul pays au monde à s’être doté d’un plan d’une telle envergure. » Mais il s’interroge : les moyens alloués au plan 2009-2013, que l’Institut national du cancer (INCa) devrait lancer en fin d’année, seront-ils aussi importants que ceux consacrés au premier ?
Lalsace
Anne Vouaux - http://www.lalsace.fr