L'Association des stomisés d'Algérie appelle à une "meilleure" prise en charge des malades
L'Association des stomisés d'Algérie (cancer du colon) a appelé, hier, à Alger, à une "meilleure" prise en charge des malades souffrant "en silence et dans la douleur", de cette pathologie.
Il s'agit d'une maladie, la stomie, qui contraint l'individu qui en est atteint de porter une poche où il évacue ses selles du fait qu'il ne puisse plus le faire par voie naturelle.
Cette maladie qui touche en général des sujets de plus de 40 ans, consiste en l'abouchement d'une partie du colon qui est, dans ce cas, coupée après une intervention chirurgicale.
Ainsi, une fois que la dernière partie du colon (l'anus) est éliminée, une anse du gros intestin est tirée vers l'extérieur à travers la paroi abdominale pour l'évacuation des selles, ce qui contraint le malade de porter en permanence une poche.
Du fait de l'état psychologique du malade, l'ASA tente, dans la mesure de ses possibilités, de venir en aide à cette frange de la société se trouvant dans une situation de "détresse incommensurable", a indiqué le président de l'Association, M Rezgui Rachid, lors d'une conférence de presse.
Affiliée à l'International Ostomy association-IOA et membre du groupe Europa (EOA), cette association dispose d'une clinique à Tizi Ouzou, d'une capacité de 22 lits où tous les malades bénéficient d'une prise en charge "totale, de qualité et gratuite", selon M. Rezgui.
Il a affirmé que son association s'est assignée des objectifs, à savoir la prise en charge des malades sur le plan psychologique avant et après l'intervention chirurgicale car, a-t-il expliqué, beaucoup d'entre-deux sont tombés dans la déprime une fois sortis de l'hôpital.
En plus des soins et des contrôles post-opératoires que prend en charge l'ASA, son "souci", selon M. Rezgui est de mener des actions pour aider les personnes atteintes de cette maladie de se réinsérer au sein de la société et de leurs familles respectives, "un aspect que les établissements hospitaliers" ne prennent pas.
L'ASA qui reçoit gratuitement dans sa clinique plusieurs stomisés quotidiennement pour écoute, réconfort, soins et assistance administrative selon le président de l'Association, organise aussi des sorties et des rencontres pour les stomisé.
Il a fait savoir que ces rencontres ont permis à des stomisés ayant la crainte et la phobie de ne jamais fonder un foyer, de tisser des liens ayant abouti à des mariages.
En ce sens, l'ASA mène une opération portes ouvertes sur les personnes atteintes de cette maladie à travers 48 wilaya du pays, du 14 mars au 1er juillet de cette année.
Au cours de ces portes ouvertes, organisées en collaboration avec l'Office nationale d'appareillage et accessoires pour personnes handicapées (ONAAPH), une Maison des stomisées sera inaugurée à Constantine.
A l'issue de ces portes ouvertes, un brainstorming sera organisé à Béjaïa pour mener une enquête sur le parcours du stomisé, avant, pendant et après l'intervention chirurgicale ainsi que sa prise en charge.
Par ailleurs, le président de l'ASA a indiqué que les boite de 30 poches dont le prix varie entre 3 000 et 5 000 DA et écoulées par l'ONAAPH, sont disponibles et remboursables par la caisse nationale des assurances sociales (CNAS).
"Toutefois, plusieurs malades ne bénéficient pas de couverture sociale et souffre pour se procurer ces poches", a fait remarquer M. Rezgui, soulignant que son association n'a pas reçu de subvention des Pouvoirs publics depuis huit ans.
A cet effet, il a remercié tous les bienfaiteurs qui aident l'ASA sur le plan matériel, ajoutant que la clinique de Tizi Ouzou a été construite grâce aux aides de l'IOA. Le directeur central technique à l'ONAAPH, M. Arezki Sebai, a assuré pour sa part que les malades sont approvisionnés en poches régulièrement à travers 93 structures implantées au niveau national.
El Moudjahid