La loi offre une protection aux patients confrontés aux coûts hospitaliers mais, la liberté tarifaire subsistant, les choix qu'ils effectuent lors de leur hospitalisation peuvent avoir des conséquences importantes, a indiqué mardi Jean-Marc Laasman, directeur du service d'études de la Mutualité socialiste.
L'organisme assureur a présenté mardi une nouvelle adaptation de son outil comparatif des coûts hospitaliers. Qualifiés de "nuancés", les résultats de l'analyse font apparaître une stabilisation du coût hospitalier dans les chambres à deux lits, et même, dans cette catégorie, une diminution pour les personnes bénéficiant de l'intervention majorée (BIM/Omnio).
En chambre à deux lits, la progression est de 3% par an, durant la période 2006-2007, contre 5 à 6% entre 2002 et 2005, pour une série d'interventions courantes. Pour les bénéficiaires de l'intervention majorée, les coûts diminuent de 2 à 37% sur la même période.
Il s'agit à cet égard d'une conséquence positive de la politique initiée par l'ancien ministre des Affaires sociales et de la Santé Rudy Demotte qui a renforcé la protection des patients contre les suppléments de chambre et d'honoraires. Les BIM/Omnio notamment sont exonérés de suppléments de chambre pour les deux lits. Par ailleurs, des incitants financiers exhortent les hôpitaux à ne demander de supplément à aucun patient, dans les chambres à deux lits.
En revanche, l'inflation des coûts reste d'actualité en ce qui concerne l'admission en chambre particulière (+5% par an). Le coût moyen à charge du patient hospitalisé en chambre particulière est 3 à 4,5 fois plus élevé qu'en chambre commune et deux à trois fois plus élevé qu'en chambre à deux lits.
Par ailleurs, l'analyse de la Mutualité socialiste souligne la persistance de l'augmentation des frais matériels. Des augmentations spectaculaires sont constatées y compris pour les patients Omnio en chambre commune (jusqu'à +104% pour un traitement de la hernie inguinale par voie endoscopique).
Cette tendance pourrait toutefois être corrigée lors d'analyses ultérieures, eu égard aux nouvelles initiatives budgétaires prises en 2008 et 2009 visant à améliorer le remboursement du matériel médical et des implants. Il s'agit notamment du remboursement endoscopique et également de la prothèse de genou, particulièrement concernée, aussi, par les augmentations.
L'étude de la Mutualité socialiste confirme également, à variables équivalentes, les fortes disparités entre hôpitaux, la différence entre hôpitaux les moins chers et hôpitaux les plus chers restant valable. "Sans remettre en cause la liberté tarifaire, il y a vraisemblablement une discussion à avoir sur les écarts entre institutions", a commenté mardi M. Laasman. Ainsi selon l'étude MS, le traitement par voie endoscopique de la hernie inguinale en chambre commune, où la protection contre les suppléments est la plus large, atteint un coût de 335 euros dans l'hôpital le moins cher et 1.123 euros dans l'hôpital le plus cher, soit un rapport de 3,4.
L'étude de la Mutualité socialiste souligne que le choix du patient reste lourd de conséquences en terme de coût. Le choix du patient porte, en théorie, sur l'hôpital, le statut du médecin (conventionné ou non), ou le type de chambre. Conscientiser le patient à cet égard est d'autant plus important que la crise menace les familles les plus précarisées, souligne la MS. Les soins hospitaliers coûtent chers même si la Sécurité sociale prend en charge près de 90% des dépenses, rappelle-t-elle.
La Mutualité socialiste invite ses affiliés à prendre en compte, sur son site internet , l'état des lieux des suppléments d'honoraires et de chambre ainsi qu'une comparaison du coût total moyen facturé par chaque hôpital pour une série d'interventions courantes. (belga/7sur7)
Belga /7sur7 - www.7sur7.be