Selon les spécialistes de la santé et de la conduite en France, il y aurait un million de personnes circulant sur les routes de l'Hexagone sans en être médicalement capables. Vision insuffisante, cardiopathies graves, problèmes neurologiques, handicap, vieillesse avancée sont les causes qui peuvent entraîner une inaptitude temporaire ou définitive à la conduite.
En Belgique, "on ne peut pas quantifier les personnes inaptes qui circuleraient sur nos routes. Ce que l'on sait, c'est qu'il y a plus de 4.000 personnes qui se rendent chaque année au Cara" , explique Benoît Godart, porte-parole de l'Institut belge pour la sécurité routière (IBSR). Le Cara, c'est le Centre d'aptitude à la conduite et d'adaptation des véhicules. Département de l'IBSR, il est chargé d'évaluer l'aptitude à la conduite d'automobilistes qui lui sont envoyés par les médecins ou les assurances.
"Il faut savoir que tout conducteur qui a une affection, quelle qu'elle soit, doit, dans les quatre jours, remettre son permis à son administration. Pour récupérer son permis, un certificat médical peut suffire mais pour les atteintes fonctionnelles, cognitives et du champ visuel, il faut obligatoirement passer par le Cara" , explique Luc De Schryver.
Une équipe multidisciplinaire constituée de médecins, de neuropsychiatres et d'experts en aptitude à la conduite accueille les personnes pour déterminer si elles sont encore capables de prendre le volant sans mettre en danger leur sécurité et celle des autres usagers. "On fait un bilan fonctionnel au niveau de la coordination, la force, la mobilité. Ensuite, il y a un test visuel. Quand c'est nécessaire, un examen neurologique et enfin un test pratique."
Ce dernier a d'abord lieu sur le parking avant un test sur route. L'enjeu est de taille pour les candidats. "Nous ne retirons pas de permis de conduire. Notre rôle est simplement de délivrer une attestation d'aptitude" , explique Luc De Schryver.
Parmi les milliers de personnes que voit chaque année le Cara, "6 à 8 % sont déclarées inaptes à la conduite" . Parmi la grande majorité de conducteurs déclarés aptes, il y en a qui se voient toutefois imposer des adaptations.
Michaël Kaibeck, La DH - www.dhnet.be