Une récente étude américaine portant sur plus de 50 000 personnes âgées de 40 à 75 ans, suivies pendant une vingtaine d’années, remet en question l’effet protecteur de la vitamine D vis-à-vis du cancer du gros intestin.
Commentaires de la Fondation contre le Cancer.
Les effets de la vitamine D sur notre santé ont déjà fait couler beaucoup d’encre … et ce n’est pas fini !
La popularité de la vitamine D date des années 1930, époque où les enfants qui en manquaient souffraient d’une maladie de l’ossification appelée rachitisme. Elle a obtenu ses lettres de noblesse vers 1980 pour le rôle qu’elle joue avec un succès mitigé dans la prévention de l’ostéoporose. Et depuis peu, elle est parfois présentée comme un moyen radical de prévenir le cancer de l’intestin. Certaines études (Mangelsdorf et al) ont ainsi montré que la vitamine D favorisait l’élimination d’une substance toxique provenant du métabolisme des graisses (l’acide lithocholique) et protégeait de l’apparition d’un cancer de l’intestin. D’autres préconisent de courtes expositions au soleil (les rayons UV contribuant à la formation de la vitamine D) ainsi qu’une supplémentation par le biais notamment d’aliments enrichis en vitamines D.
La nouvelle étude américaine vient jeter le doute sur ces recommandations. En effet, dans l’étude qu’ils ont mené depuis 1986 auprès de 51 529 personnes âgées de 40 à 75 ans, les chercheurs ont constaté que les taux élevés de vitamine D étaient systématiquement associés à un IMC (indice de masse corporelle) bas, une activité physique intense, une réduction du tabagisme, une faible consommation de viande et une consommation accrue de fruits, de légumes et de poisson. En d’autres termes, les personnes présentant une concentration sanguine élevée de vitamine D mènent tout simplement une vie plus saine ce qui diminue leur risque de cancer.
Après des années de recherche, la prévention du cancer de l’intestin (et de bien d’autres formes de cancers) est toujours riche en incertitudes. Seule l’obésité et le manque d’activité physique semblent clairement associés à un risque accru de cancer de l’intestin. Une alimentation équilibrée et une activité physique régulière seraient donc les garants d’une vie plus saine et, notamment, d’une diminution de risque d’apparition de divers cancers comme celui de l’intestin.
Sources : Equilibre, novembre 2006 ; Bodytalk, novembre 2006-11-22
Fondation Contre le cancer - http://www.cancer.be/