Engagé depuis 2002, le dépistage du cancer colorectal doit être généralisé à tous les départements Français cette année. L'Institut de veille sanitaire (InVS) publie, mardi 1er janvier, dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH), une étude portant sur les liens entre caractéristiques sociodémographiques et pratique de ce dépistage.
Avec plus de 36 000 nouveaux cas chaque année en France, le cancer colorectal est le troisième cancer le plus fréquent chez l'homme et le deuxième chez la femme. Près de 16 500 décès liés à cette maladie ont été recensés en 2004. Le programme de dépistage propose un test Hemoccult tous les deux ans aux personnes âgées de 50 à 74 ans.
Partant des données de l'enquête décennale santé de l'Insee 2002-2003, Delphine Serra et ses collègues de l'InVS ont travaillé sur un échantillon de 6 599 personnes âgées de 50 à 74 ans, non suivies pour un cancer colorectal. 30 % des hommes et 23 % des femmes déclaraient avoir pratiqué un test de détection de sang occulte dans les selles au cours de leur vie, dont respectivement 11 % pour les hommes et 9 % pour les femmes pendant les deux années écoulées.
Parmi les personnes ayant fait le test au cours des deux années écoulées, un peu plus de la moitié (53 %) l'avaient effectué dans le cadre d'un programme de dépistage systématique et 25 % sur avis médical en dehors de tout signe ou maladie.
Différentes pratiques du test
Pour les deux sexes, la pratique du dépistage augmente avec l'âge. Contrairement à ce qui se passe pour les femmes, la pratique du dépistage chez les hommes varie avec le statut socio-économique. Dans la population masculine, la profession influe sur la pratique du test. Celle-ci est plus fréquente chez les cadres, les professions intellectuelles supérieures ou les professions intermédiaires que chez les agriculteurs, artisans, commerçants ou chef d'entreprise. Le fait d'appartenir à "un foyer ayant un revenu mensuel par unité de consommation supérieur ou égal à 900 euros par mois favorise la pratique" du test.
Chez les femmes, le fait d'avoir déjà effectué un dépistage pour le cancer du sein dans le cadre du programme national ou d'un dépistage individuel est associé positivement à la pratique du test pour le cancer colorectal.
Paul Benkimoun - www.lemonde.fr