Détectant dans les selles le sang venant d’un saignement (hémorragie) discret et inapparent (occulte) du tube digestif, ce test simple est proposé pour le dépistage du cancer du côlon et du rectum, un des plus fréquents dans les pays développés, qui guérit plus souvent s’il est reconnu tôt.
Son principe est de révéler, par une réaction chimique et une coloration, la présence de petites quantités d’un composant des globules rouges, l’hémoglobine.
En pratique, le patient se procure en pharmacie ou auprès de son médecin une plaquette sur laquelle il doit déposer une parcelle de selle trois jours de suite. Le test est ensuite envoyé dans un laboratoire qui révélera ou non la présence de sang.
Malgré des progrès, il n’est ni très sensible ni très spécifique. Il peut être faussement négatif si le saignement est intermittent et absent pendant la période du prélèvement : le patient sera rassuré à tort. Inversement il peut être faussement positif après ingestion de viande rouge peu cuite, à cause de substances donnant la même réaction, ou encore à cause d’une petite lésion non cancéreuse de l’intestin : le patient subira alors inutilement d’autres examens.
Malgré ces imperfections, un test Hémoccult® positif doit amener le patient à se soumettre à une coloscopie (endoscopie du côlon) longue : celle-ci pourra détecter des lésions bénignes précancéreuses, les polypes ou adénomes, ou de petits cancers. L’intérêt de ce test est le suivant : toutes les études réalisées ont démontré une diminution de la mortalité par cancer colorectal d’environ 20 %, si une population à risque moyen de ce cancer, âgée de 50 à 75 ans, réalise un Hémoccult®, répété tous les 2 ans s’il est négatif.
Yves Bécouarn - http://www.fnclcc.fr