Infections nosocomiales : De nouveaux indicateurs pour les patients
Sécurité des soins
De nouveaux indicateurs portant sur la tenue du dossier du patient, sur la tenue du dossier anesthésique, sur la traçabilité de l’évaluation de la douleur et du dépistage des troubles nutritionnels, et sur le délai d’envoi des courriers d’hospitalisation viennent s’ajouter au tableau de bord de suivi actuel. Une transparence pour le patient car les établissements auront l’obligation de les publier. Qualité pour le patient et transparence de la part de chaque établissement de santé public ou privé, l’un des axes de la conférence tenue par Roselyne Bachelot, mercredi 9 décembre, sur le thème des infections nosocomiales et des indicateurs de qualité des soins, en présence du Pr Laurent Degos, président de la Haute Autorité de Santé. Pour la première fois, les résultats du tableau de bord des infections nosocomiales sont présentés dans un délai inférieur à un an, « c’est-à-dire que nous présentons aujourd’hui les données de 2008 », a souligné la Ministre.
Historiquement, les infections nosocomiales désignaient les infections acquises à l’hôpital. Avec l’arrêté du 23 septembre 2004 portant création d'un Comité technique des infections nosocomiales et des infections liées aux soins (CTINILS), la lutte contre les infections nosocomiales concerne désormais l’ensemble des professionnels de santé, qu’ils soient hors ou au sein des établissements de santé.
Le tableau de bord est la démarche actuelle pour présenter un certain nombre d’informations simples et sélectives (résultats d’indicateurs). Il permet un suivi dans le temps et des comparaisons entre les établissements, facteurs d’amélioration de la qualité. Avant tout, il répond à une demande légitime d’information et de transparence de la part des usagers. Le tableau de bord des infections nosocomiales dans les établissements de santé comprend 5 indicateurs.
- ICALIN : Indicateur composite des activités de lutte contre les infections nosocomiales
- ICSHA : Indicateur de volume de produits hydro-alcooliques consommé
- SURVISO : Indicateur de réalisation d’une surveillance des infections du site opératoire (ISO)
- ICATB : Indice Composite de bon usage des AnTiBiotiques
- SARM : Staphylococcus aureus résistant à la méticilline dans les prélèvements à visée diagnostique en 2005 et 2006 pour 1000 journées d’hospitalisation La mise en œuvre de ce tableau de bord s’intègre dans une démarche globale d’amélioration de la qualité des soins dans les établissements de santé.
Aujourd’hui, deux tiers des établissements réalisent des enquêtes d’incidence des infections nosocomiales. Plus de 95% ont désigné un responsable du signalement des infections nosocomiales, a souligné la Ministre. « Toutes les incidences globales du site opératoire, des infections à staphylocoques dorés résistant à la méticilline, des accidents exposant au sang, l’incidence, en réanimation, des infections urinaires et des pneumopathies sont en diminution. Seules augmentent, en réanimation, les bactériémies et les colonisations de cathéter veineux central, sur lesquels nous devrons faire porter des efforts supplémentaires. »
Le projet du programme national de prévention des infections associées aux soins en établissements de santé (infections nosocomiales) 2009 - 2013 traduit les principes du plan stratégique national 2009-2013 de prévention des infections associées aux soins. Il prévoit des objectifs nationaux assortis d’indicateurs à atteindre en 2012 et son évaluation, prévue en 2013, portera sur l’atteinte de ses objectifs quantifiés. Le programme s’articule autour de six grandes orientations :
- 1. Promouvoir une culture partagée de qualité et sécurité des soins
- 2. Optimiser le recueil et l’utilisation des données de surveillance
- 3. Anticiper et détecter l’émergence d’agents pathogènes à potentiel épidémique
- 4. Maintenir l’usager au centre du dispositif
- 5. Améliorer l’organisation du dispositif de prévention des infections nosocomiales
- 6. Promouvoir la recherche sur les infections nosocomiales Roselyne Bachelot a rappelé qu’elle souhaitait étendre aux établissements médico-sociaux et aux soins de ville cette politique de prévention, en s’appuyant sur les actions qui ont donné de bons résultats dans les établissements de santé, adapter les mesures de prévention aux spécificités de chaque secteur de soins pour en améliorer l’efficacité et régionaliser la mise en œuvre de cette politique en s’appuyant sur les Agences régionales de santé (ARS) créées par la loi HPST.
De nouveaux indicateurs, les indicateurs QUALHAS, élaborés sous l’égide de la Haute autorité de santé, vont venir compléter les cinq indicateurs du tableau de bord des infections nosocomiales et permettre de mesurer à partir des données du dossier patient, la qualité globale de la prise en charge. Ces indicateurs portent ainsi sur la tenue du dossier du patient, sur la tenue du dossier anesthésique, sur la traçabilité de l’évaluation de la douleur et du dépistage des troubles nutritionnels, et sur le délai d’envoi des courriers d’hospitalisation.
Les établissements de santé, privés et publics devront mettre à disposition du public, à compter de janvier 2010, chaque année, les résultats de ces dix indicateurs de qualité et de sécurité des soins, c’est-à-dire les cinq indicateurs du tableau de bord des infections nosocomiales et les cinq indicateurs de qualité de la prise en charge.
Santelog
Alexis Yapnine - http://www.santelog.com - Ministère de la Santé