L'organisme contient environ un million de milliards de cellules qui chacune, joue un rôle précis. Elles s'organisent et se regroupent pour former des tissus ou des organes, et se renouvellent en permanence. En effet, une partie d'entre elles meurt chaque jour (c'est le phénomène « d'apoptose »), elles sont remplacées par de nouvelles cellules identiques.
Un cancer correspond à la multiplication anarchique de cellules anormales. Elles peuvent être situées dans n'importe quel organe et échappent à tout contrôle. Elles peuvent aussi migrer dans d'autres organes pour donner naissance à des métastases. Les mécanismes en cause sont très nombreux.
Dans un premier temps, une cellule voit son ADN (son capital génétique) modifié à la suite de l'exposition répétée à un carcinogène lié à l'environnement (virus, irradiation), au mode de vie (tabac, alcool, alimentation, exposition au soleil…). Ce peut être aussi le cas lorsque qu'une personne présente une mutation congénitale d'un ou plusieurs gènes qui la prédispose à un cancer donné. On sait par exemple que la mutation du gène BRCA1 prédispose au cancer du sein.
Cette cellule « mutée », plus grosse et irrégulière, perd ses caractéristiques et notamment ses capacités d'apoptose, elle devient donc immortelle. Elle se multiplie sans cesse, donne naissance à de nouvelles cellules qui à leur tour, se multiplient…
A partir d'une seule cellule maligne et après 20 doublements cellulaires (une cellule en donne 2, puis 2 en donnent 4…), on obtient déjà un million de cellules tumorales, soit environ un milligramme de tissu malin. Si rien n'est fait, cette progression se poursuit. La masse de tissu tumorale augmente, elle se vascularise en sécrètant des molécules qui provoquent la formation de nouveaux vaisseaux sanguins (angiogénèse). Ceux-ci lui apportent les nutriments et l'oxygène nécessaires à sa croissance.
Ces cellules envahissent progressivement les tissus voisins, atteignent les ganglions et se propagent par la circulation sanguine et lymphatique. Elles peuvent alors se fixer dans d'autres organes, s'y multiplier et former des métastases dans le foie, les os, les poumons, le cerveau, les reins…
Il existe plus d'une centaine de cancers, définis en fonction de la cellule initiale dont ils sont issus. Une meilleure compréhension des différents mécanismes et des molécules impliqués dans leur développement a d'ores et déjà permis la mise au point de nouveaux médicaments. Ce sont par exemple les « anti-angiogéniques », qui bloquent les mécanismes par lesquels les tumeurs créent de nouveaux vaisseaux. L'idée est « d'assécher » la tumeur. Privée de nourriture, elle se nécrose.
De nombreux autres axes de recherche font actuellement l'objet de travaux. Telle la mise au point de molécules destinées à provoquer l'apoptose –et donc la mort- des cellules malignes.
Institut National du Cancer France - http://www.e-cancer.fr