Dans cette rubrique, nous vous informions il y a peu de l’efficacité douteuse de suppléments contenant des antioxydants. Il semble que la confusion prenne encore de l’ampleur. Dans son numéro de juillet, le magazine EOS y consacre un dossier important. Les nombreuses études indiquant que les suppléments alimentaires peuvent être plus néfastes que bénéfiques ont convaincu les milieux politiques et scientifiques.
Toutefois, de nombreux consommateurs mal informés sont toujours séduits par les messages publicitaires de la puissante industrie des suppléments. Celle-ci propose un remède pour chaque pathologie, non seulement sur le plan de la prévention du cancer ou en vue de perdre du poids, mais à présent également pour développer les seins ou pour lutter contre le virus du SIDA. Ces produits sont disponibles partout, tant en pharmacie que dans les supermarchés ou via Internet, de telle sorte que le marché des suppléments connaît une progression de 5 à 10% par an et représente aujourd’hui un chiffre d’affaires de 150 millions d’euros…
Commentaire de la Fondation contre le Cancer
La Belgique a été un des premiers pays de l’Union Européenne à appliquer une réglementation plus stricte à propos des suppléments alimentaires. Mais le système mis en en place n’est pas encore idéal. En outre, la législation s’appliquant à l’industrie alimentaire (et donc à ces suppléments) est beaucoup plus laxiste que celle relative à l’industrie pharmaceutique. C’est ainsi que l’étiquetage, par exemple, laisse souvent à désirer et est même quelquefois erroné. Parfois, on constate même de graves dérives consistant à distribuer les produits de façon illégale ou à y introduire des ingrédients nocifs!
Dans leur communication, et pour le choix de leurs ingrédients, les fabricants se basent souvent sur des études qui n’ont pas été effectuées de façon rigoureusement scientifique, ou sur des résultats qui n’ont été observés que sur des animaux ou en laboratoire, mais pas sur l’être humain.
Qui plus est, une alimentation saine et variée ne demande pas de suppléments. Ceux-ci ne sont utiles que lorsqu’une lacune a été constatée, et même dans ce cas leurs effets ne sont pas comparables à ceux d’une alimentation normale.
Nous savons que de nombreuses substances contenues naturellement dans les aliments n’ont pas encore été identifiées. C'est l'action combinée de ces nombreuses substances, connues ou non, qui explique l'impact de l'alimentation sur notre santé. Par conséquent, il n’est pas – encore – possible d’obtenir des effets comparables par la simple prise d’une pilule.
Pour toutes ces raisons, il vous est déconseillé de consommer des suppléments alimentaires sans en avoir discuté au préalable avec votre médecin et/ou votre diététicienne. Ces professionnels peuvent évaluer l’intérêt réel que des suppléments représentent pour vous, et vous conseiller de façon professionnelle.
Source: Magazine EOS, juillet 2007
Fondation contre le Cancer - http://www.cancer.be