Le syndrome de Lynch, ou cancer colorectal héréditaire sans polypose ou HNPCC (hereditary non-polyposis colorectal cancer), est la forme la plus fréquente de cancer colorectal héréditaire. Son diagnostic repose sur la réunion de trois critères, définis en 1991 à Amsterdam, et revus en 1999 : (i) au moins 3 sujets atteints de cancers appartenant au spectre étroit du syndrome HNPCC (cancers colorectaux, cancers de l'endomètre, de l'intestin grêle, des voies urinaires) et histologiquement prouvés, (ii) unis 2 à 2 par un lien de parenté au premier degré sur 2 générations, (iii) un des cancers au moins s'étant révélé avant l'âge de 50 ans.
Dans les familles recensées selon ces critères, les sujets atteints développent principalement des cancers colorectaux et de l'endomètre, avec un risque cumulé à 70 ans de 70 à 80%. Ce syndrome se transmet de manière autosomique dominante. Les gènes dont l'altération est associée à l'existence d'un syndrome HNPCC appartiennent à la famille des gènes de réparation des mésappariements de l'ADN (DNA mismatch repair ou MMR), autrement dit dans le contrôle de la fidélité de la réplication : MSH2, MLH1 et MSH6 sont impliqués, par ordre décroissant de fréquence, dans respectivement 35%, 25% et 2% des cas. Aucune altération génétique n'est identifiée dans environ un tiers des cas. Une surveillance coloscopique est proposée aux personnes porteuses d'une mutation constitutionnelle du gène MSH2, MLH1 ou MSH6, à un rythme biennal, dès l'âge de 20 ans.
Une surveillance gynécologique annuelle chez les femmes après 30 ans est recommandée. Le traitement des cancers est identique à celui proposé en l'absence de prédisposition. Il n'existe pas de traitement médicamenteux préventif.
Dr S. Olschwang - http://www.orpha.net