Depuis la mise à disposition sur le marché belge le 2 novembre 2006, du premier vaccin préventif contre le cancer du col de l'utérus(1), la question de l'opportunité de recommander, chez les jeunes filles, une vaccination prophylactique généralisée contre le papillomavirus humain, responsable de la plupart des cancers du col et des verrues génitales, était dans l'air. Comme déjà évoqué dans nos précédentes éditions, un groupe d'experts a été chargé d'étudier la question. Il vient de donner les conclusions de ses travaux.
Lundi, le Conseil supérieur de la santé (CSS) a fait savoir qu'il recommandait la vaccination contre le papillomavirus humain (HPV), l'une des infections sexuellement transmissibles les plus fréquentes, contractée généralement dans les cinq années suivant le premier contact sexuel. En Belgique, environ 70 pc des cancers du col utérin peuvent être mis en rapport avec le HPV de types 16 et 18.
Sur la base des données scientifiques actuellement disponibles, le CSS recommande la vaccination prophylactique généralisée d'une cohorte de filles d'une même année - entre l'âge de 10 et 13 ans - selon les conditions actuellement d'application pour la vaccination des pré-adolescents contre l'hépatite B. Pratiquement, la médecine scolaire transmettra les informations et proposera la vaccination anti-HPV, laissant le choix aux parents et au jeune de faire effectuer la vaccination par le médecin scolaire ou tout autre médecin-vaccinateur. Le schéma vaccinal complet sera de préférence clôturé au cours d'une même année scolaire. " La vaccination doit en outre s'insérer dans des initiatives de promotion de la santé concernant la vie sexuelle et affective et les rapports protégés ", précise encore le CSS. Quant à la vaccination (de rattrapage) complémentaire généralisée des autres tranches d'âges jusqu'à l'âge de 15 ans, elle pourrait accroître l'effet bénéfique pour la population de la vaccination anti-HPV et pourra donc être envisagée après l'évaluation économico-sanitaire en cours à l'heure actuelle, indique encore le CSS.
En ce qui concerne la vaccination des adolescentes et jeunes femmes de 14 à 26 ans avant le premier contact sexuel et non vaccinées dans le cadre prophylactique mentionné précédemment, elle peut être proposée par le médecin traitant et doit s'inscrire, de préférence, dans le cadre de la consultation axée sur la contraception et/ou les rapports sexuels protégés. " La nécessité de vacciner ou non des adolescentes et jeunes femmes de 14 à 26 ans ayant déjà eu des contacts sexuels et non vaccinées doit être évaluée au cas par cas par le médecin traitant ", est-il précisé.
La vaccination ne doit cependant pas nuire au dépistage. Aussi le CSS recommande-t-il d'organiser d'urgence le dépistage du cancer du col de l'utérus de manière systématique. " En cas d'instauration de la vaccination anti-HPV, le dépistage des femmes non vaccinées - mais également des femmes vaccinées - devra également être poursuivi , souligne le rapport, d'autant qu' il n'est actuellement pas possible d'affirmer avec certitude quelle sera la durée de la protection ou si un rappel est nécessaire après un certain temps ."
(1) Il existe actuellement deux vaccins : Gardasil des laboratoires Sanofi Pasteur MSD et Cervarix de GlaxoSmithKline.
L. D. - http://www.lalibre.be
Des vidéocapsules pour explorer le côlon. Les vidéocapsules, utilisées depuis une dizaine d'années pour examiner l'intestin grêle, sont en train...