On peut s’en sortir bien, mais rien ne sera jamais plus comme avant.
Voici le regard-aimant du philosophe Jean-Michel Longneaux sur le couple confronté au cancer ou à la maladie. Lorsqu’on tombe amoureux, trois désirs nous portent.
- Celui de la toute-puissance, avec le « je t’aimerai toujours » ;
- Celui de la fusion et du « nous ne formerons plus qu’un » ;
- Celui du sentiment que tout nous est dû car « si on s’aime, l’autre doit nous aimer aussi ».
Pour le couple resté dans cet imaginaire, l’annonce d’une maladie grave va briser les illusions.
Adieu la toute-puissance, bonjour la finitude : face au cancer, tout n’est plus possible. Ni même aimer en toutes circonstances, malgré ses anciennes promesses.
Adieu, aussi, la fusion : la maladie rapproche parfois, mais elle ne masque pas la solitude de chacun, ni les souffrances qui ne peuvent se partager.
Adieu, enfin, le mythe du : « tout m’est dû, puisque j’aime ».
En découvrant que nul n’est jamais protégé contre la maladie, le couple réalise que son destin est livré à l’incertitude… Il faudra, parfois, l’aide d’un thérapeute pour que les partenaires acceptent donc une autre réalité pour leur couple. Celle faite de solitude, d’incertitude et de finitude….
Pascale Gruber - Le Vif/L'Express