Définition :
La colite ulcéreuse ou recto-colite hémorragique (RCH) est une maladie inflammatoire chronique de l'appareil digestif qui affecte l'extrémité distale du tube digestif, c’est à dire le côlon et le rectum (qui est toujours touché). Son étiologie est inconnue, bien qu'une composante génétique soit fort probable. Son diagnostic repose essentiellement sur la coloscopie.
Tout comme la maladie de Crohn, elle peut s'accompagner de manifestations extra-intestinales (articulaires, cutanées, oculaires...) et parfois même de localisations extra-digestives.
Symptômes :
Les symptômes sont principalement constitués d'une diarrhée sanglante (plusieurs semaines à plusieurs mois), douloureuse et accompagnée fréquemment de glaires mélangées ou non aux selles.
Les patients souffrent souvent de brûlures rectales, de coliques expulsives et se plaignent également de faux besoins. Il peut exister des manifestations extra-intestinales, principalement osteo-articulaires mais aussi hépatobiliaires, oculaires ou cutanées.
Incidence :
Il existe plusieurs milliers de nouveaux cas par an (probablement de l'ordre de 2000 à 2500).La RCH est heureusement rare. Elle concerne préférentiellement les jeunes adultes (pic à 20 ans pour les premières poussées de la maladie). On estime à 40 000 le nombre de patients touchés en France.
Causes :
Les causes de cette maladie sont encore en grande partie inconnues. Les dernières hypothèses évoquent une prédisposition génétique (plusieurs gènes identifiés), un facteur déclenchant environnemental (bactérie ?), l'arrêt du tabac chez certaines personnes et la survenue d'une cascade inflammatoire non contrôlée.
On est donc en présence d'une maladie multifactorielle au même titre que la maladie de Crohn ou la polyarthrite rhumatoïde, autres maladies proches.
Complications :
A court terme :
On craint surtout une colectasie (dilatation toxique du colon) ou une colite aiguë grave (poussée très sévère d'emblée).
Risques à long terme :
Il existe, après 10 ans d'évolution, une majoration du risque de cancer colorectal. Ce risque est surtout important en cas d'atteinte étendue et nécessite une surveillance régulière par coloscopie.
Traitement :
Le traitement d'attaque repose surtout sur les salicylés (5ASA ou mesalazine) à forte dose. Le traitement préventif utilise également les salicylés (généralement à mi-dose). Dans les formes corticodépendantes ou corticoresistantes, et tout simplement dans les formes aiguës de la maladie on introduit de plus en plus un traitement par immunosuppresseur (AZA ou autre).
Traitement aigu :
Pour les poussées légères à modérées, on utilise des salicylés. Pour les poussées sévères, on prescrit plutôt des corticoïdes par voie générale ou en lavement. Pour les poussées graves ou en cas d'échec des précédents traitements, on peut utiliser la ciclosporine (immunosuppresseur) ou la chirurgie. Nouveau Traitement depuis fin 2005 : Infliximab (immunomodulateur, anti-TNF alpha) pour les poussées graves et/ou en cas d'échec des précédents traitements.
Traitement d'entretien (préventif) :
Le traitement d'entretien utilise les salicylés (5ASA ou mesalazine) et l'azathioprine (immunosuppresseur).
Chirurgie :
Utilisée en dernier recours, c'est le seul traitement permettant de guérir la maladie (si le rectum et le colon sont enlevés).
Régime :
Le régime est d'un intérêt discuté. Certains probiotiques pourraient être utiles en particulier après la chirurgie.
Diagnostic différentiel :
Le diagnostic de RCH peut être difficile à faire car la maladie peut avoir, à tort, été étiquetée comme un trouble fonctionnel digestif, intestinal (TFD, TFI ou colopathie fonctionnelle). On peut confondre facilement maladie de Crohn (pouvant toucher tout le tube digestif) et RCH, toutes deux maladies inflammatoires chroniques intestinales.
Le diagnostic peut ne pas être porté avec certitude entre ces deux entités lors des premières poussées, on parle alors de colite indéterminée. Dans la plupart des cas, l'évolution de la pathologie et de ses signes cliniques permet, après plusieurs mois ou années, de finir par déterminer avec précision la maladie concernée et donc d'adapter au mieux la stratégie thérapeutique. Il arrive cependant que la colite reste indéterminée, le débat actuel étant de savoir si ce n'est pas une troisième entité des MICI !
Certaines colites infectieuses peuvent aussi présenter un tableau trompeur.
Collectif - http://fr.wikipedia.org/