Une équipe de chercheurs britanniques (Newcastle University Medical School) vient de découvrir une nouvelle vertu de l’aspirine ! En effet, selon leurs résultats, l’aspirine serait capable de freiner les apports sanguins vers les tumeurs (phénomène connu sous le nom d’anti-angiogenèse). Et sans vaisseaux sanguins pour les nourrir, les tumeurs ne peuvent guère se développer.
Commentaires de la Fondation contre le Cancer.
Mise au point en 1897 par un chimiste allemand, l’aspirine (ou acide acétylsalicylique) a su conquérir le cœur des rhumatologues – grâce à ses effets anti-inflammatoires et anti-douleurs – et celui des cardiologues. D’ailleurs, en cas de facteurs de risque cardio-vasculaire cumulés (tabagisme, diabète, hypercholestérolémie, sédentarité, surpoids, stress, etc.), ils prescrivent volontiers de l’aspirine à dose pédiatrique (environ 250 mg) pour prévenir jusqu’à 30 % des infarctus et des accidents vasculaires.
Depuis quelques années, l’aspirine attire également l’attention des cancérologues. Des chercheurs australiens ont en effet montré que la prise régulière et à long terme d’anti-inflammatoires comme l’aspirine diminuerait les risques de survenue d’un cancer de la peau et protègerait même contre les taches pigmentaires dues au soleil. L’acide acétylsalicylique perturberait la fabrication d’une enzyme, la cyclo-oxygénase, impliquée dans le développement de certains cancers. D’autres études épidémiologiques semblent suggérer que l’aspirine pourrait éventuellement être utilisée dans la prévention du cancer colorectal, voire du cancer du sein et du poumon.
Aujourd’hui, les résultats obtenus par le Dr Helen Arthur et ses collègues de la Newcastle University Medical School semblent indiquer que l’aspirine pourrait agir de plusieurs manières contre la formation des tumeurs, dont l’une est de restreindre les apports sanguins nécessaires au développement tumoral. Rappelons que les tumeurs libèrent des facteurs de croissance qui stimulent la prolifération des vaisseaux sanguins jusque dans la tumeur. Or l’application de faibles doses d’aspirine tend à inhiber l’action de ces facteurs de croissance.
Prudence cependant face à la publication de ces données ! Ces résultats ont été obtenus uniquement en laboratoire et des études ultérieures doivent encore être menées pour valider ces premiers tests. Rappelons également que l’utilisation chronique d’aspirine n’a pas que des bons côtés (irritation de la muqueuse digestive, risques d’hémorragies, etc.). Il faudra donc peser soigneusement le pour et le contre !
Source : Le Généraliste, 19-10-06
Fondation Contre le Cancer - http://www.cancer.be/