maladies chroniques transitoires

Chez l'enfant, de plus en plus de maladies chroniques... souvent transitoires

Les enfants souffrent de plus en plus souvent de maladies chroniques : asthme, obésité, syndrome d’hyperactivité avec déficit de l’attention, séquelles de la prématurité, infection néonatale par le VIH… Mais dans une proportion importante de cas, ces maladies dites « chroniques » disparaissent chez l’enfant, contrairement à ce que l’on observe chez l’adulte.

L’augmentation des maladies chroniques chez l’enfant est un phénomène connu depuis près de 30 ans. Mais ce qui est nouveau, c’est que ces maladies peuvent disparaître chez l’enfant, au contraire de chez l’adulte. Telles sont les conclusions d'une étude épidémiologique américaine publiée dans le JAMA du 18 février.

L'augmentation des maladies chroniques infantiles confirmée

Une équipe de l’hôpital pédiatrique de Boston a analysé trois cohortes d'enfants. Ces enfants ont été inclus à l’âge de deux et huit ans et suivis six ans : la première cohorte de 1988 à 1994, la deuxième de 1994 à 2000 et la troisième de 2000 à 2006. Résultats : dans la première cohorte, la prévalence des maladies chroniques était de 11,2% au début de l'étude et 12,8% après six ans de suivi. Dans la deuxième cohorte, la prévalence était de 16,6% au début de l'étude et de 25,1% à la fin du suivi. Et dans la troisième cohorte, la prévalence initiale des maladies chroniques durables était de 25,2%, mais restait quasi stable après six ans, égale à 26,6%.

Mais beaucoup de ces maladies chroniques disparaissent !

Toutefois les auteurs ont observé dans la cohorte la plus récente une augmentation des maladies chroniques non durables. Car le taux d’enfants ayant eu à un moment donné une maladie chronique atteignait 51,5% dans cette dernière cohorte. En particulier, « une persistance limitée de l'asthme » était constatée, une part importante des cas ayant disparu. De même pour l'obésité : un tiers seulement des enfants obèses au début de l'étude l’étaient encore au terme du suivi. Pour les deux autres tiers, l'obésité n'a pas été durable, mais d'autres enfants sont devenus obèses au cours du suivi. D’autres pathologies dites « chroniques » n’ont pas davantage été durables : troubles du comportement et de l'apprentissage, enfants ayant eu un cancer et considérés comme guéris; retards de développement qui ont été rattrapés; constipation chronique disparaissant naturellement à mesure que l'enfant grandit...

Ces observations soulignent l'importance d'une bonne prise en charge des pathologies chroniques dans l'enfance pour favoriser la rémission et prévenir de nouvelles maladies, indiquent les auteurs. Il faudrait également analyser pourquoi certains cas parviennent à une rémission, tandis que d’autres persistent. Selon les auteurs, la disparition d’une maladie chronique chez l’enfant peut être liée à l’apparition de nouveaux traitements, à des variations de facteurs environnementaux ou aux effets naturels du développement infantile.

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Florence Rosier - http://www.impact-sante.fr