Le cancer de la prostate, ils en parlent
Le docteur Bour, président de la ligue contre le cancer Morbihan et Jean Frichet, auteur de deux livres : « L'homme et sa prostate » et « Ma prostate, mon cancer et moi ».
Oser parler du cancer de la prostate ! À Pontivy, pas de problème. Hier soir, à la maison des associations, il a fallu installer des sièges de fortune pour assister à la réunion d'information.
Salle trop petite
C'était une première. Jean Frichet, ancien malade, est venu témoigner à l'occasion d'une réunion organisée par la ligue contre le cancer. Une réunion introduite par le docteur Bour, président de la ligue du Morbihan. Et il a fallu s'organiser, car les gens est venu nombreux, seuls ou en couple. Certains ont assisté à la réunion debout ou assis sur un bout de table.
Pédagogie
Le docteur Bour a brièvement exposé quelques notions sur le cancer de manière très pédagogique. « Le cancer est encore un tabou, pourtant 50 % des cancers sont guérissables, ce n'est pas une fatalité. Au sein de la famille, il faut en parler. »
Cellules
Il en a présenté plusieurs. La première d'abord, celle qui se multiplie depuis le début de la vie humaine « et qui se perfectionne depuis. » La cellule cancéreuse, immortelle et qui se multiplie sans contrôle. « Pour arriver à une tumeur d'un gramme, il faut 8 à 10 ans. »
Traumatisant
Ce couple du pays de Pontivy est venu pour s'informer davantage. Car le cancer de la prostate, monsieur connaît. « Tous les hommes dans ma famille sont touchés, un de mes frères en est décédé, moi-même j'ai été opéré. Je peux vous dire que c'est très traumatisant. Quand vous cherchez votre sexe et que vous ne le voyez pas... »
Du dialogue
Il y en a beaucoup dans ce couple. « Je dois beaucoup à ma femme. Nous nous sommes documentés, sur les problèmes urinaires, les problèmes de couple, on a cherché et on a trouvé ! » Ce n'est pas comme la vie d'avant, certes, « mais nous avons retrouvé une vie de couple, ça marche ! »
Un mois bleu
Jean Frichet a eu un cancer de la prostate voici 5 ans. Dans la foulée, il a perdu sa société de mur d'escalade. En sont nés deux livres dans lesquels il apporte son témoignage sur la vie d'après. « Les médecins accompagnent peu cette partie-là de la maladie, ils opèrent, mettent en place un protocole et voilà. Pour ce qui est des fuites urinaires et de la vie sexuelle, il n'y a plus personne. » Jean Trichet milite pour un mois bleu, comme il existe un mois rose pour le cancer du sein.
Ouest-France
Delphine Landay - http://www.ouest-france.fr