Journée pharmaceutique nationale du SNAPO
Le vignettage code-barres sera lancé en 2010
«Le secteur de la sécurité sociale initiera courant 2010, en concertation avec les secteurs concernés, notamment du commerce, l’étude portant sur le vignettage code-barres appelé à remplacer le système de vignettage actuel dans la perspective de son intégration au système Chiffa » a notamment annoncé, M. Tayeb Louh, ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, à l’ouverture des travaux de la journée pharmaceutique nationale qui ont eu lieu jeudi dernier à l’Hôtel Hilton à Alger.
Placée sous le haut patronage du Président de la République, cette journée scientifique, organisée par le SNAPO (Syndicat National Algérien des Pharmaciens d'Officine) a regroupé plus de 200 participants venus des 48 wilayas du pays. A cette occasion le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale a prononcé une longue allocution dans laquelle il a insisté sur les réformes en matière d’assurance maladie et particulièrement le volet lié à la politique de remboursement du médicament et l’organisation du système de vignettage du médicament qui a eu lieu en 2005 avec l’institution de l’obligation réglementaire d’apposition de vignettes avec des bandes colorées en vert pour les médicaments remboursés et en rouge pour les non remboursés.
Il a, à cet effet, évoqué les principaux axes du programme de développement du système de sécurité sociale. Il s’agit de l’amélioration de la qualité des prestations, la modernisation et la préservation des équilibres financiers. Pour ce qui est des actions réalisées dans le cadre de l’amélioration de la qualité des prestations, le ministre a notamment cité le développement des structures de proximité des organismes de sécurité sociale à l’échelle nationale et qui vise le rapprochement de ces structures des assurés sociaux et des partenaires de la sécurité sociale. Pour le ministre l’évolution du nombre de structures de proximité en charge de gestion de l’assurance maladie, en l’occurrence la CNAS et la CASNOS est significative, car le nombre total de ces dernières est passé de 679 en 1999 à 1116 en 2010.
2.200.000 assurés dispensés des frais et de remboursement pharmaceutique en 2010
Toujours en matière des actions réalisées dans le cadre de l’amélioration de la qualité des prestations, le premier responsable du secteur a mis en exergue l’élargissement du système tiers payant du médicament qui est «éminemment social » et qui « s’intègre dans le cadre de la gestion de l’assurance maladie par une relation contractuelle directe entre les organismes de sécurité sociale et les pharmacien d’officine». Et d’ajouter « cette action permet aux assurés sociaux et à leurs ayants droit d’être dispensés de l’avance des frais pharmaceutiques et des formalités liées aux procédures de remboursement ».
Ce système qui a amélioré sensiblement l’accessibilité des assurés sociaux et ayants droit (malades chroniques, retraités et personnes à faibles revenus) aux médicaments, permet de faire bénéficier en 2010 plus de 2.200.000 assurés sociaux et ayants droit. Il faut noter que ce nombre ne dépassait pas les 600.000 bénéficiaires en 2002.
Toujours en matière de chiffre, le ministre a fait remarquer que le nombre d’officines pharmaceutiques conventionnées a dépassé les 8600 structures, alors d’en 2002, seules 2773 pharmacies avaient souscrit à une convention avec la sécurité sociale. Le ministre n’a pas omis de rappeler que le système tiers payant du médicament a été élargi en 2007 à trois maladies chroniques, à savoir l’hypertension artérielle, l’asthme et la maladie de Crohn.
Il a, en outre évoqué le lancement du dispositif du médecin traitant au niveau d’une agence CNAS pilote (agence de Annaba) qui a permis à plus de 110 médecins d’adhérer à cette convention et plus de 13.500 retraités de choisir leur médecin de famille. « Le conventionnement du médecin traitant a été élargi depuis le début de l’année 2010 à quatre autres wilaya, en l’occurrence Médéa, Oum El-Bouaghi, Boumerdès et Tlemcen » a-t-il notamment annoncé.
Et d’ajouter « parallèlement, un avenant intégrera au cours de cette année les actes essentiels, autres que les consultations, au système tiers payant dans le cadre du conventionnement du médecin traitant. Il s’agit de faire bénéficier les malades chroniques pour lesquels un protocole de soins et de suivi est établi, d’une prise en charge directe par la sécurité sociale des actes médicaux essentiels dans le cadre de la convention».
Plus de 4000 officines utilisent le système Chiffa
Abordant le chapitre de développement des structures sanitaires et sociales de la CNAS, le ministre a insisté sur la mise en œuvre du programme spécifique au profit de la clinique médicochirurgicale infantile de Bou Ismail et la clinique de chirurgie orthopédique et de rééducation fonctionnelle et réadaptation professionnelle de Misserghin.
Ce programme porte aussi sur la réalisation de 04 centres régionaux d’imagerie médicale modernes implantés à Jijel, Constantine, Maghnia et Laghouat. Ces centres relevant de la CNAS ont pour objectifs essentiels, la contribution au développement du dépistage précoce des pathologies lourdes et coûteuses et l’amélioration de l’accessibilité des assurés sociaux aux examens de radiologie onéreux.
Concernant le volet modernisation, le ministre s’est longuement attardé sur l’introduction du système de la carte électronique de l’assuré (Chiffa) « qui constitue sans contexte le projet en phase de développement le plus important », souligne t-il. Le ministre a noté que le dispositif Chiffa est appelé à se généraliser à l’horizon 2009 tout en affirmant qu’au 31 décembre 2009, plus de 2.400.000 cartes Chiffa ont été déjà fabriquées pour plus de 5.500.000 bénéficiaires et plus de 4000 officines pharmaceutiques utilisent le système Chiffa à l’échelle nationale.
Pour ce qui est des réformes engagées dans le cadre du programme relatif à la préservation des équilibres financiers des organismes de sécurité sociale, le ministre a insisté sur la politique de remboursement du médicament et sa relation avec les dépense de santé de la sécu qui a connu une évolution plus rapide que les recettes de la sécurité sociale. Ces dépenses, précise -t-il, qui étaient estimées en 2007 à 135,7 milliards de dinars et 155,3 milliards de dinars en 2008, sont évaluées en 2009 à 160,3 milliards de dinars.
Le premier poste de dépense
Cette dépense de l’assurance maladie est la dépense de remboursement du médicament dont la dépense a connu, selon le ministre, un taux d’évolution annuel moyen durant les dernières années de l’ordre de 18% . Passant de 64,5 milliards de dinars en 2007, à 77,6 milliards de dinars en 2008, soit près de 50% de la dépense totale de la santé de la sécurité sociale, ces dépenses ont connu en 2009 un ralentissement significatif du taux d’évolution de la dépense pharmaceutique de la sécurité sociale (79,7 milliards de dinars) soit + de 3,3% d’évolution par rapport à 2008. « Il s’agit du résultat de la poursuite de la mise en œuvre des mesures de la politique de remboursement du médicament », précise le ministre. Cette politique faut-il le rappeler est axée sur la sélection d’une liste de médicaments remboursables sur la base de leur service médical rendu.
483 DCI, soit plus de 2500 marques sur un total de 1300 DCI remboursables
Cette liste actualisée en septembre 2009 porte le nombre de DCI remboursables à 1300, ce qui correspond à plus de 3500 marques. Elle favorise aussi la promotion du produit générique et la production nationale du médicament grâce à l’instauration des tarifs de référence de remboursement. Toujours dans le cadre de la poursuite de la mise en œuvre du tarif de référence de remboursement du médicament, le ministre a indiqué que l’arrêté du 28 septembre 2009, applicable à compter du 13 mars prochain a porté le nombre de médicaments soumis aux tarifs de référence à 483 DCI, soit plus de 2500 marques sur un total de 1300 DCI remboursables.
Cette mesure dont l’objectif, dira le ministre, étant l’information des assurés sociaux sur le statut du remboursement sera améliorée avec une étude sur le vignettage avec code-barres qui sera lancée au courant de l'année 2010 afin de remplacer le vignettage actuel (classique). Et d’ajouter "Il n'est plus possible de continuer à utiliser le vignettage classique compte tenu de la modernisation qui touche le secteur de la Sécurité sociale".
Le ministre a fait remarquer que cette opération sera menée en concertation avec les autres secteurs concernés car il s'agit d'établir une réglementation avec les ministères du Commerce et de la Santé ainsi que les laboratoires et les importateurs de médicaments notamment, notant que l'introduction du code-barres permettra "plus de transparence, de contrôle et de rapidité" dans le traitement des dossiers des assurés sociaux.
Pour sa part M Chakou, secrétaire Général du ministère de la santé, de la population et de la réforme hospitalière a insisté sur les relations qui doivent exister entre les deux ministères qui travaillent en étroite collaboration. « Il y a lieu de donner à nos relations un contenu stratégique, scientifique et travailler en partenariat dans l’intérêt du patient ».
Tout en insistant sur la bioéquivalence, le représentant du ministère de la santé a appelé les parties concernées à « développer un programme d’action dans l’intérêt des pratiques de santé en matière de distribution de médicaments » Les travaux se sont poursuivi par la présentation des communications portant sur la vaccination contre la grippe A H1N1, la qualité et la problématique du médicament, le conventionnement avec les organismes de sécurité sociale, l’évolution de la situation de drogue en Algérie et les efforts de lutte contre la toxicomanie etc.
Au cours des débats les conférenciers ont insisté notamment sur la situation du conventionnement avec les officines, la place du générique dans les dépenses de la sécu et les perspectives en matière de modernisation du tiers payant, ainsi que les répercussions du tiers payant sur l'officine.
Elmoudjahid
Sarah Sofi - http://www.elmoudjahid.com