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Prévention cancer : Tout le monde doit participer au dépistage. L'ADECA 46 et ses partenaires s'impliquent fortement dans la prévention du cancer.

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Prévention cancer - Dépistage pour tous - France

Samedi 2 janvier 2010

Prévention cancer : « Tout le monde doit participer au dépistage »

L'ADECA 46 et ses partenaires s'impliquent fortement dans la prévention du cancer. Des efforts qui portent leurs fruits.

Le Dr Raul Jorge Casaux est médecin coordinateur au sein de l'ADECA du Lot. Il a répondu aux questions de la Dépêche du Midi.

Vous dites souvent que Le cancer est en un fléau mondial. Pourquoi ?

La progression des cancers dans le monde, les évolutions en matière de prévention, de traitements, le nombre des équipes de recherche engagées, font de la lutte contre cette maladie une préoccupation prioritaire qui dépasse les frontières.
D'après l'Organisation Mondiale de la Santé, en 2020, vingt millions de nouveaux cas de cancers apparaîtront chaque année, dont 70 % des malades vivront dans des pays pauvres.

Les pauvres sont-ils défavorisés dans l'accès au dépistage ?

La majorité de ces populations n'a pas accès à des procédures diagnostiques ou thérapeutiques simples, qui pourraient pourtant sauver ou éviter des souffrances à des milliers de patients.

Pour la seule Europe, ce sont plus de 2 millions de nouveaux cas de cancers, et près de 1,2 million de décès liés à la maladie, qui sont recensés chaque année.
Les cancers du poumon, du colon et du sein sont les trois cancers les plus fréquents. Ils sont responsables, avec le cancer de l'estomac, de 50 % des décès.

La survie à cinq ans est de 30 à 60 % selon le type de cancer. Les moyens mis à la disposition des structures de lutte contre le cancer sont variables d'un pays à l'autre.

Quelle est la situation en France ?

En France le nombre de nouveaux cas de cancers a presque doublé en 25 ans. En 2008, 350 000 personnes ont appris avec amertume le diagnostic du cancer ; environ 60 % d'entre elles seront guéries grâce aux progrès des traitements.
Le premier Plan Cancer a permis de coordonner les efforts pour lutter contre ce fléau. Sa reconduite avec le Plan Cancer 2 va permettre d'asseoir les progrès obtenus dans le long terme et de les améliorer.

En quoi consiste le plan cancer 2 ?

Pour ce Plan Cancer 2, la totalité des aspects est développée : la prévention et le dépistage, les traitements, la recherche, le social, la vie pendant et après le cancer.
Il prend en considération les différentes étapes du parcours qui mène du dépistage et la découverte de la maladie, aux soins et à l'après soin ; les réseaux de prise en charge et de coordination entre l'hôpital et la vie sociale, familiale, professionnelle ; l'amélioration de l'accès aux soins ; les actions de prévention de proximité, d'éducation pour la santé ; la réduction des inégalités socio-économiques.

Que comptez-vous faire pour notre département ?

Pour le Lot, nous préparons le site internet de l'ADECA 46, ainsi qu'un concours auprès des jeunes pour redessiner notre logo. Nous allons continuer à organiser des réunions publiques et à travailler au plus près des gens, avec l'aide de nos partenaires.
Le rôle de l'ADECA et de tous les acteurs concernés va dans ce sens. Enfin, je souhaite que tout le monde participe pour le bien-être de chacun.
Je remercie le personnel et les administrateurs de l'ADECA, les partenaires.

Expert. Le président de l'ADECA 46 se trouve en première ligne dans le cadre d'un travail collectif.

Gérard Alix : « Un partenariat exemplaire »

Gérard Alix, le très déterminé président de l'ADECA 46, s'implique avec force dans cette lutte. Il a fait le point.

En quoi le Plan Cancer 2 peut-il donner un second souffle à votre mission ?

Le Plan Cancer 2 se décline partout et donc dans le Lot. Nous mettons ici en place deux axes forts : l'observation et le duo prévention/dépistage.

En quoi consiste l'observation ?

Nous souhaitons établir un baromètre précis de l'épidémiologie. Cela dans un but précis : aider les médecins lotois à fonctionner au mieux dans le dépistage et le traitement des cancers. Dans le Lot, nous avons réussi à mettre en musique un partenariat exemplaire avec les médecins généralistes, les spécialistes. Nous sommes tous unis et nous nous communiquons les informations.

Vous misez aussi beaucoup sur le site internet de l'ADECA 46 ?

Nous le lancerons en 2010. Il y aura un accès pour le grand public et un autre dédié aux professionnels. Le conseil scientifique continuera à se réunir une fois par an pour étudier toutes les questions liées aux dépistages. Nous faisons vraiment un travail de fond de récupération et de suivi des données. Et à terme, nous souhaitons avoir une cartographie précise sur tous les cantons du département.

Toutes les institutions vous suivent-elles dans ce combat ?

Je le répète. Nous sommes sur un partenariat exemplaire avec l'État, qui respecte parfaitement ses engagements ; le conseil général du Lot qui nous aide beaucoup ; la Sécurité sociale, les Mutuelles et même l'UDAF. J'ajoute la Ligue contre le cancer et le conseil de l'ordre des Médecins. Il ne manque personne et cela nous rend optimiste.

« Faites-vous dépister »

Nadine Balcon est devenue une fervente ambassadrice du dépistage du cancer du sein. Originaire de Normandie, cette ancienne cadre supérieur infirmier à l'hôpital public Rothschild de Paris, a choisi de se retirer dans le Lot où, à 64 ans, elle est toujours très investie dans la vie associative : présidente de 2005 à 2008 du comité de Cahors de la Légion d'Honneur (elle a été élevée au grade d'officier en octobre dernier), actuelle présidente des donneurs de sang du canton de Luzech, et membre du conseil d'administration du CCAS de Luzech.

Ayant des antécédents héréditaires (deux membres de sa famille ont été concernées par le cancer), Nadine Balcon a effectué des mammographies dès 1996 ; d'abord tous les deux ans, puis tous les ans et enfin tous les six mois, via un dépistage systématique, depuis 2002, au centre Frédéric-Suisse de Cahors, avec une double lecture des résultats par Raul Casaux.

En octobre 2008, un point grossissant dans un sein était détecté, nécessitant des examens plus poussés. « Tout est allé très vite : médecin traitant, gynécologue, centre Claudius-Régaud à Toulouse. Des cellules malignes ont été trouvées. J'ai été opérée en janvier. 25 séances de radiothérapie ont suivi et je dois prendre un médicament durant cinq ans. »

« Les séquelles sont limitées : une cicatrice sous le bras et une rougeur qui s'estompera peu à peu, confie-t-elle. J'ai déjà eu deux examens de contrôle : tout va bien. Maintenant, je le dis à toutes les femmes que je croise : il faut se faire dépister. Le dépistage permet de prendre le cancer à temps. Le dépistage peut être désagréable mais ce n'est vraiment rien face aux souffrances d'un cancer. »

Dépistage: mode d'emploi

Le Dr Casaux livre quelques conseils pour le dépistage des cancers du sein et colorectal. Suivez le guide.

Cancer du sein : « Je rappelle que les femmes peuvent faire leur mammographie de dépistage dans le centre agréé de leur choix, dans le Lot ou dans un autre département. Il faut juste s'assurer que ce cabinet de radiologie est bien autorisé à faire des mammographies de dépistage, en appelant l'ADECA 46. Vous n'avez pas besoin d'avoir une ordonnance du médecin pour réaliser votre mammographie : l'invitation envoyée par l'ADECA 46 suffit, car elle est aussi un bon de prise en charge pour une mammographie des deux seins (en dehors de l'échographie). Pensez à faire une mammographie complète tous les deux ans et à consulter votre médecin. »

Cancer colorectal : « Pour faire votre test, vous devez consulter votre médecin, il va vous dire si vous devez le faire ou pas. Les précautions pour bien réussir votre test sont à prendre en compte avant de le faire (ne pas manger du boudin trois jours avant, les règles, la prise d'aspirine ou vitamine C). En cas de test positif, vous devez faire des examens pour diagnostiquer un probable polype ou un cancer (un deuxième test pour confirmer le résultat s'il est négatif, ne peut pas vous donner la sécurité de ne pas avoir une lésion cancéreuse !) Si vous prenez des anticoagulants, vous pouvez faire le test, car une lésion suspecte sera plus facile à trouver. Parlez-en à votre médecin. »


 La Dépêche

http://www.ladepeche.fr

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