Commencé il y a un an, le dépistage systématique du cancer colorectal monte en puissance dans les Pyrénées-Atlantiques
Trente-six cancers dépistés grâce au test
En novembre dernier, Pyradec (Pyrénées-Atlantiques dépistage du cancer) lançait sa première campagne de deux années de dépistage systématique du cancer colorectal, une maladie qui, prise à temps, peut facilement être guérie. Après douze mois de dépistage, les responsables de cette opération ont tiré un premier bilan intermédiaire dont la conclusion pourrait être la suivante : bien, mais peut encore mieux faire.
En un an en effet, 27 000 tests ont été effectués dans le département. Ils ont permis de détecter 541 cas positifs, dont l'immense majorité n'a révélé que des anomalies bénignes du type polypes. Mais 36 cas se sont avéré être des cancers d'autant plus aisés à soigner qu'ils ont été détectés prématurément. « Dans les premiers cantons concernés, ceux de Nay, Arudy, Saint-Palais et Saint-Jean-Pied-de-Port par exemple, 28 % de la population a participé au dépistage, » calcule le docteur Bernard Iragne, médecin coordonnateur du Pyradec.
Le rôle des généralistes
« Nous avançons lentement mais sûrement et le dépistage décolle puisque le nombre de tests réalisés est passé de 2 000 en janvier à 6 000 en octobre. Certains départements qui ont commencé plus tôt atteignent 42 % de participation à l'issue de plusieurs campagnes. Nous observons que les femmes, habituées au dépistage du cancer du sein par exemple, effectuent plus volontiers le test (56,70 %) que les hommes ».
En décembre, sur les 190 000 personnes âgées de 50 à 74 ans qui font l'objet de la campagne, 156 000 auront reçu le courrier de Pyradec qui les invite à pratiquer le test. « 11 % effectuent le test au premier courrier, taux qui passe à 25 % à la première relance et 30 % à la seconde. Les médecins traitants (700 d'entre eux ont bénéficié d'une formation afin de sensibiliser leurs patients au test de dépistage et à ses bienfaits) jouent un rôle essentiel, souligne le docteur Iragne. Certains d'entre eux ont déjà fait 120 tests ».
Pour le docteur Alain Forcade, président de Pyradec, « il faut profiter de l'opportunité de disposer gratuitement en France d'un tel test », sorte de « vaccin anti-cancer », ainsi que le qualifie le gastro-entérologue Emmanuel Echinard.
Sudouest
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