Cancer de la prostate La «VTP», le nouveau traitement vasculaire ciblé
Le 21 novembre, au congrès de l’Association Française d’Urologie (AFU), une troisième voie, entre sur-traitement et surveillance active du cancer de la prostate, sera le thème d’une communication : la VTP. VTP signifie Vascular Targeted Therapy, soit traitement vasculaire ciblé, ou thérapie focale. Le sujet a été débattu le 15 octobre dans une réunion d’experts internationaux à propos du cancer de la prostate.
Thérapie focale
Pour ces experts, la thérapie focale est une nouvelle voie face au risque de sur-traitement. La VTP de Steba Biotech a retenu l’attention par sa cible vasculaire, son efficacité locale (on ne traite que la zone atteinte), le peu d’effets secondaires. Quelle est sa place dans la prise en charge de ce cancer ?
La VTP (en phase 3 actuellement) associe une molécule, la padéliporfine (Tookad® Soluble) et l’exposition ciblée à la lumière. Développée à l’Institut Weizmann (Rehovot, Israël) par des spécialistes de la photosynthèse, Avigdor Scherz, chimiste, et Yoram Salomon, biologiste, en collaboration avec la société Steba Biotech, la molécule est une forme modifiée par synthèse chimique de chlorophylle, injectée en intraveineuse et son effet est activé par exposition à une lumière de longueur d’onde spécifique L753 µm). de la zone de la prostate où se situe la tumeur.
En pratique, on utilise une fibre optique avec diodes laser, guidée par voie transpérinéale, sous anesthésie générale et contrôle échographique, après repérage de la zone à traiter par une grille de mapping appliquée au périnée. Le faisceau laser, c’est sa particularité, est parfaitement focalisé sur la zone- cible. La chlorophylle activée produit des radicaux libres entraînant une nécrose de la zone tumorale en générant une thrombose micro-vasculaire dans celle-ci. Le résultat est observable dans la demi-heure de fin de traitement, le résultat définitif en 24 à 48 h. Le mode d’action rapide de la technique évite une réaction de défense de la tumeur : une néo-angiogenèse, destinée à compenser les micro-vaisseaux détruits…
L’affinité de Tookad® pour le tissu tumoral permet le respect des tissus sains : urètre, rectum, capsule prostatique. La molécule injectée est rapidement éliminée et le patient peut sortir après une surveillance de 6 h. Le traitement focalisé du cancer prostatique (patients à faible risque) est quasiment ambulatoire, réalisable en une seule journée. Le recul actuel permet de constater l’absence d’effets secondaires tels qu’incontinence urinaire et dysfonction érectile, qui sont souvent les séquelles des traitements radicaux (chirurgie, radiothérapie, brachythérapie, cryothérapie…), et la possibilité de réintervenir facilement.
Une étude européenne multicentrique (dont 4 centres médicaux français) d’évaluation est prévue en 2010. Pour le Pr Mark Emberton (Londres), qui coordonne ce programme européen, elle devra confirmer efficacité, sécurité opératoire, facilité d’emploi (reproductible, non opérateur-dépendante), sa rapidité (1 h, réalisable dans la journée), précision (ciblage tumoral, préservation des tissus sains), diversité du traitement focal : local, régional, subtotal, selon l’anatomie de l’atteinte tumorale. Les études précédentes ont montré que la technique s’applique aussi aux tumeurs étendues.
A propos : qu’entend-on par sur-traitement ? Réponse : prostatectomie radicale, parfois préconisée pour des tumeurs localisées en prévention de métastases, mais au prix d’ effets secondaires urinaires et sexuels. Le surtraitement - traitement inutile en termes d’espérance de vie et de qualité de vie du patient - pousse parfois médecins et malades dans la voie du… sous-traitement, avec ses risques. Ce cancer cause en France près de 10 000 décès par an.
Santelog
Alexis Ya - MHC Com pour Steba Biotech - http://www.santelog.co