« Il n’est pas facile, pour bien des gens, d’aborder la question du cancer avec un proche ou un collègue atteint, car cela nous place devant notre propre fin », a noté France Lucas (à droite), directrice générale de la Fondation québécoise du cancer. À ses côtés, sa collègue Susan Bouchard.
Photo Stevens LEBLANC
« À partir du moment où l’on naît, la vie est un combat. Je vais continuer à me battre », exprime sans l’ombre d’un doute Réginald Petitclerc, de Donnacona, qui, à 70 ans, fait face à son 3e cancer.
(JR) « À partir du moment où l’on naît, la vie est un combat. Je vais continuer à me battre », exprime sans l’ombre d’un doute Réginald Petitclerc, de Donnacona, qui, à 70 ans, fait face à son 3e cancer.
Ce retraité de la construction aurait pourtant eu des motifs de baisser les bras, ces six dernières années. Au contraire, il affronte la maladie avec un positivisme et une énergie peu ordinaires, qu’il transmet à son entourage, aussi bien qu’à des dizaines d’autres personnes atteintes comme lui de cancer.
« Les gens sont souvent mal à l’aise face au cancer. Un parent à moi se disait incapable d’en parler avec un de ses proches atteint de cancer. Mon conseil a été le suivant : t’as juste à le prendre dans tes bras et à lui donner tout l’amour que tu ressens! »
M. Petitclerc ne ménage pas les mots d’encouragement à l’occasion de rencontres avec des personnes qui luttent contre le cancer. Son message : restez positifs, vivez pleinement le moment présent et gardez-vous à jour dans vos gestes d’amitié et d’amour. La détermination qu’il met à réconforter les autres confère aussi un sens à son propre cheminement face au cancer.
Soutien de ses proches
L’homme montre fièrement les photos de sa famille : sa conjointe, Diane Gaboury, qui partage sa vie depuis 40 ans, ses trois enfants et sa petite-fille de dix ans, Vicky. « Ce n’est pas toujours facile pour eux de vivre avec la maladie. Ma famille est d’un grand soutien, c’est ma raison de vivre », glisse-t-il.
Au printemps 2003, M. Petitclerc était sur le point de prendre sa retraite lorsque le premier diagnostic de cancer est tombé. Opéré à l’hôpital Laval pour une tumeur au côlon grosse comme un pamplemousse, Réginald Petitclerc a subi l’ablation d’une bonne partie des intestins.
Trois mois plus tard, un examen de contrôle révèle des lésions cancéreuses au foie. Nouvelle chirurgie, cette fois à l’Hôtel-Dieu de Québec, suivie de traitements de chimiothérapie. « J’ai perdu 40 livres. Je me forçais à manger, je n’étais pas trop en forme, mais j’essayais de ne pas m’en faire. J’avais informé les gens de mon entourage de mon cancer. Ils m’envoyaient des ondes positives, ce qui m’a sûrement aidé », souligne M. Petitclerc.
Semer de l’amour
En 2006, au moment où il espérait avoir remporté la première manche contre le cancer, de nouvelles inquiétudes surgissent. Cette fois, une tumeur cancéreuse inopérable est détectée au poumon gauche. « Je fumais depuis l’âge de 16 ans», précise M. Petitclerc, qui a mis fin au tabagisme.
« J’ai eu d’autres traitements de chimiothérapie, ainsi que 30 traitements de radiothérapie. Je suis suivi en oncologie, à l’hôpital Laval».
L’équipe est extraordinaire, le personnel est attentionné. J’y côtoie d’autres patients, ce qui nous permet d’échanger, de partager ce qu’on vit. Face à la maladie, il faut lâcher prise, puiser des forces dans la spiritualité et semer de l’amour autour de soi», livre M. Petitclerc.
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JOHANNE ROY - http://www.lejournaldequebec.canoe.ca