La présence d'un virus dans un cas de cancer de la prostate sur quatre a été identifié aux Etats-Unis. De quoi un jour affiner la prévention ?
On connaissait déjà le rôle que certaines souches du virus de la famille du papillome humain (HPV) pouvaient jouer dans le développement d'un cancer typiquement féminin : celui du col de l'utérus.
Voici qu'une nouvelle étude menée aux Etats-Unis montre qu'un rétrovirus pourrait agir de même sur un cancer pour sa part typiquement masculin : celui de la prostate.
Cette découverte a été réalisée par une équipe de l'Université Columbia en partenariat avec les chercheurs de l'Université de l'Utah. Dans les Annales de l'Académie américaine des sciences (PNAS) de cette semaine, les chercheurs annoncent en effet avoir identifié un lien étroit entre la présence du virus de la leucémie de la souris chez l'homme et le développement de tumeurs cancéreuses à la prostate.
« Jusqu'à présent, indique le Pr Ila Singh, qui a coordonné le travail des deux équipes, on estimait que la présence du virus de la leucémie de la souris chez l'être humain était bénigne. Notre recherche semble montrer le contraire. Particulièrement oncogène chez l'animal où il est connu pour provoquer des leucémies et des sarcomes, il pourrait aussi être à l'origine de cancers humains. »
L'étude américaine a porté sur 334 échantillons de tumeurs cancéreuses de la prostate. Les chercheurs ont découvert dans 6 % des cas des traces de l'ADN du fameux virus murin (XMRV) et la présence de protéines découlant de cet ADN dans 23 % des échantillons analysés. Autre donnée de cette recherche : il semble que ce virus signe les cancers les plus virulents.
Sa présence a été détectée dans les échantillons prélevés dès le début de la formation des tumeurs.
« La bonne nouvelle, estiment les deux équipes, c'est qu'un jour, nous pourrions peut-être mettre au point de nouveaux antirétroviraux, voire un vaccin contre ce type de virus. Un vaccin comme il en existe déjà pour le HPV féminin. »
Christian du Brulle - www.lesoir.be