Depuis de nombreuses années, l’utilité du dépistage systématique du cancer de la prostate partage fortement défenseurs et opposants. Deux nouvelles études ravivent la controverse. Selon une étude européenne, la mortalité due à ce type de cancer diminuerait de 20 % en cas de dépistage systématique mais d’après une étude américaine, le taux de mortalité resterait inchangé, avec ou sans dépistage.
Commentaire de la Fondation contre le Cancer
Au vu des résultats contradictoires, le dépistage systématique du cancer de la prostate fondé sur une mesure du taux de PSA (Prostate Cancer Antigen) dans le sang ne nous semble actuellement pas indiqué.
La raison principale est que ce cancer évolue souvent très lentement et de nombreux hommes décéderont d’une autre affection (comme d’une maladie cardiaque, par exemple) avant que leur cancer de la prostate ne produise des métastases et ne devienne mortel. Cela signifie qu’un dépistage systématique entraînerait chez de nombreux hommes des examens complémentaires et des traitements qui n’auraient autrement pas été effectués. Ces traitements peuvent de plus avoir des effets indésirables importants tels que l’impuissance et l’incontinence. Les conséquences psychologiques (incertitude, angoisse, dépression, etc.) et les frais de traitements doivent également être pris en considération. Par ailleurs, le test PSA n’est pas infaillible : il arrive souvent que le taux de PSE soit élevé même en l’absence de cancer de la prostate.
La nécessité d’un dépistage du cancer de la prostate doit donc être discutée au cas par cas entre médecin et patient, en fonction des avantages et inconvénients du dépistage mais aussi du profil de risque de chaque patient.
Sources : New Engl J of Med 2009; 360:1310-1319; Medscape Medical News 2009.
Fondation contre le Cancer