76 mineurs d'âge ont été euthanasiés en Belgique au cours des deux dernières années, alors que la loi belge de 2002 n'autorise l'euthanasie que sur des adultes consentants, indique une étude universitaire citée jeudi par la presse belge.
Ce constat est le fruit d'une enquête sur les pratiques professionnelles de 141 infirmières et infirmiers affectés dans cinq des sept unités des soins intensifs pédiatriques du pays publiée dans l'American Journal of Critical Care et dont le quotidien Le Soir publie les principaux enseignements.
Un tiers des euthanasies ont été pratiquées par administration de drogues létales, tandis que les médecins et les infirmières se sont "contentés d'arrêter les soins actifs et/ou d'administrer des sédatifs ou des analgésiques" dans les autres cas.
L'étude indique par ailleurs que 89% des infirmières interrogées estiment que la loi doit être adaptée afin de permettre l'euthanasie de mineurs dans certains cas.
Depuis que la Belgique est devenue en 2002 le deuxième pays au monde, après les Pays-Bas la même année, à autoriser l'euthanasie, quelque 2.700 Belges ont choisi la "mort assistée".
Mais selon ce texte, le patient incurable doit être majeur, "capable et conscient", formuler sa demande de façon "volontaire, réfléchie et répétée" et être libre de toute contrainte.
L'extension de la pratique aux mineurs et aux personnes démentes, par exemple atteintes de la maladie d'Alzheimer, ou aux personnes mineures, reste controversée.
Après la publication de cette étude, le sénateur libéral Philippe Monfils, a réclamé que "les autorités judiciaires compétentes poursuivent ceux qui ont contrevenu à la loi" sur l'euthanasie dont il a été lui-même l'un des promoteurs en 2002.
"Ceci est la porte ouverte à toutes les dérives, dérives que précisément la loi sur l'euthanasie a voulu empêcher en encadrant strictement ce choix de fin de vie", ajoute-t-il. "Hier, les personnes âgées, aujourd'hui les mineurs, et demain... les handicapés mentaux?", a ajouté Philippe Monfils.
AFP - Romandie.com