La revue spécialisée se réfère à une étude de l’ABSyM, qui s’est elle-même basée sur des statistiques de l’Inami et du SPF Santé publique.
Le nombre de médecins qui quittent chaque année la Belgique pour aller pratiquer en dehors de nos frontières correspond à près de trois quarts du quota légal annuel de diplômés en médecine, en raison du manque de places disponibles dans les hôpitaux, occupées par des médecins étrangers.
En 2007, 537 médecins ont quitté la Belgique contre 184 praticiens étrangers qui sont arrivés.
« De 2004 à 2007, 2.111 diplômés belges ont émigré à l’étranger », relève Henry Anrys, secrétaire général des Chambres syndicales du Hainaut, Namur et Brabant wallon, qui a réalisé l’enquête. « On peut se demander si les diplômés belges ne doivent pas émigrer faute de clientèle et de postes, notamment en ce qui concerne les spécialistes. Dans ce cas, une augmentation des quotas d’étudiants en médecine du numerus clausus reviendrait à faire payer par les contribuables belges les études des médecins qui iront travailler à l’étranger à cause de la pléthore », souligne M. Anrys dans le Journal du Médecin.
Il note que le nombre de migrants équivaut chaque année à 74 % des diplômés et des certificats délivrés par an, même si les départs n’ont pas lieu dans les premières années.
Henry Anrys souligne toutefois qu’« on manque de données complètes et de recul pour faire une analyse scientifique exhaustive ». Le SPF Santé publique ne dispose en effet pas des données concernant les médecins qui seraient éventuellement revenus en Belgique.
Le nombre de médecins généralistes ou spécialistes a été fixé en 2002 à 700 (420 pour la Communauté flamande et 280 pour la Communauté française). Le nombre de spécialistes avait été fixé à maximum 400, dont 160 francophones, et le nombre de généralistes à maximum 300, dont maximum 120 pour la Communauté française.
Ces quotas ont été revus à la hausse, passant à 1.025 pour 2014 et à 1.230 de 2015 à 2018. Selon ces révisions, le quota de généralistes ne sera plus un pourcentage maximum à atteindre mais un nombre minimal annuel : 300 jusque 2014 et 360 de 2015 à 2018.
Les spécialistes belges sont plus nombreux à choisir l’étranger pour exercer leur profession. « En dehors de certaines disciplines (anesthésistes, gériatres…), beaucoup de jeunes agréés dans des spécialités peinent à trouver un poste. Quand il y en a, ils se trouvent en concurrence avec des diplômés étrangers, notamment des Roumains, plus facilement embauchés en hôpital qu’en médecine générale », explique le juriste de l’ABSyM, l’association belge des syndicats médicaux.
Selon lui, il n’est pas nécessaire d’élargir, aux frais des contribuables, le numerus clausus pour fournir un nombre suffisant d’assistants candidats spécialistes à bas prix, s’ils ne peuvent trouver une place ultérieurement en Belgique faute de besoins ou à cause de la concurrence bon marché de médecins de l’Est.(Le Soir/Belga)
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