Une réaction inflammatoire, dans un contexte infectieux, est une réaction souhaitable car elle participe à l'élimination de l'agent infectieux, mais elle n'est pas sans danger pour les tissus sains. Des chercheurs de l'ULB ont toutefois fait une avancée vers de nouveaux médicaments qui permettraient de traiter de nombreuses pathologies inflammatoires chroniques, annonce lundi l'Université Libre de Bruxelles dans un communiqué.
Lors d'une réaction inflammatoire, certains facteurs produits par les cellules du système immunitaire (dont le TNF ou tumor necrosis factor, une des principales cytokines proinflammatoires) sont aussi responsables de nombreux dommages aux tissus sains. Il est donc essentiel que la réponse inflammatoire s'estompe assez rapidement pour causer le moins de dommages "collatéraux", explique l'ULB.
Une réponse immune inflammatoire chronique est responsable de nombreuses pathologies dites "inflammatoires", maladies au cours desquelles les cellules du système immunitaire produisent des taux élevés de facteurs pro-inflammatoires dont le TNF, responsable de l'inflammation des tissus et à long terme de leur altération. "Le TNF représente donc une arme à 'double tranchant', efficace pour protéger notre organisme contre un grand nombre d'infections mais dont la production incontrôlée peut provoquer de nombreuses pathologies invalidantes", précisent les chercheurs de l'ULB.
Des chercheurs du Laboratoire de Physiologie Animale de la Faculté des Sciences de l'ULB ont découvert, en étudiant le rôle d'un composé naturel présent dans toutes nos cellules et bien connu pour son rôle dans le métabolisme énergétique de la cellule, le nicotinamide dinucléotide (NAD), un lien "inattendu" entre le métabolisme cellulaire et la production de la cytokine TNF.
Ils ont découvert que les cellules exprimant des taux réduits de NAD perdaient progressivement la capacité de produire le TNF. En collaboration avec une firme suisse, les chercheurs ont utilisé un composé pharmacologique capable de réduire le taux de NAD intracellulaire. Cela a montré de bons résultats chez l'animal dans des modèles inflammatoires et ce composé s'est révélé capable de réduire la capacité de cellules humaines de produire la cytokine TNF.
"Ces observations suggèrent que des médicaments capables de réduire de manière transitoire le taux de NAD intracellulaire pourraient être efficaces pour limiter in vivo la production de TNF. Ces agents pharmacologiques constituent donc des candidats sérieux pour le développement de nouveaux médicaments pour le traitement de nombreuses pathologies inflammatoires chroniques", concluent les chercheurs de l'ULB, dont les résultats des recherches sont publiés dans "Nature Medicine". (7sur7/belga/CB)
7sur7/Belga/CB - www.7sur7.be