Des projets visant à promouvoir le dépistage du cancer du côlon se mettent en place en Belgique, tant dans la partie francophone que néerlandophone du pays. En Flandre, un projet pilote a démarré dans trois communes : Schilde, Vosselaar et Borgerhout.
Commentaire de la Fondation contre le Cancer
Selon les recommandations du Code européen contre le Cancer (qui datent déjà de 2003), tous les hommes et femmes devraient se soumettre régulièrement à un dépistage du cancer du côlon à partir de 50 ans. Ce cancer est en effet l’un des plus fréquents en Europe. En Belgique, il est le deuxième type de cancer diagnostiqué le plus souvent chez les femmes (13,3 % de tous les cancers; 3 408 cas en 2005) et le troisième chez les hommes (13,1% de 4 111 cas en 2005).
Il existe plusieurs méthodes de dépistage : coloscopie, coloscopie virtuelle par CT-scan ou détection de traces microscopiques de sang dans les selles. C’est ce dernier type de test qui est utilisé dans le cadre du projet pilote lancé en Flandre. On a opté pour le test iFOBT (méthode immunochimique), qui est plus précis et qui nécessite seulement 1 échantillon de selles au lieu de 3 pour le test gFOBT (au guaiac). Dans les communes pilotes, la moitié de la population âgée de 50 à 75 ans recevra le test par courrier et l’autre moitié par le biais des médecins généralistes, afin de déterminer s’il y a une différence entre les deux groupes en termes de réponse et de qualité des prélèvements. L’objectif est de réduire, via le dépistage précoce, le taux de mortalité de 15 à 20 % et de permettre un traitement moins invasif. Si le test ne révèle aucune trace de sang dans les selles (résultat négatif), il est recommandé de refaire ce test tous les deux ans. S’il y a effectivement des traces de sang (résultat positif), une coloscopie est nécessaire. Il faut cependant souligner qu’un résultat positif n’est pas systématiquement le signe d’un cancer du côlon et peut être dû à d’autres facteurs tels que des hémorroïdes, une entérite, etc. Ce projet pilote se déroulera jusqu’au 31/10/09 afin de déterminer si une mise en œuvre généralisée dans toute la Flandre est réalisable.
Dans la partie francophone du pays, plus d’1,1 million de personnes âgées de 50 à 74 ans recevront à partir du mois de mars 2009 un courrier les invitant à se procurer un kit de test gratuit auprès de leur médecin et ce, tous les deux ans. Les personnes qui présentent un risque accru (antécédents familiaux de cancer du côlon, entérite chronique) seront invitées à effectuer une coloscopie. Environ 20 % de la population sont concernés. Les 80 % restants recevront un test permettant de détecter des traces microscopiques de sang dans les selles – trois prélèvements de selles différents sont nécessaires à cet effet. Le test comprenant les trois échantillons devra ensuite être renvoyé par la poste. Le résultat sera communiqué au médecin traitant et, s’il est positif, au patient également.(Fondation contre le Cancer)
Sources : Belga, 18-11-08; Le Journal du Médecin, 18-01-08; De Morgen, 19-01-08; Metro, 19-11-08; La Capitale, 18-11-08
Fondation contre le Cancer - www.cancer.be