Selon des chercheurs américains, la coloscopie virtuelle basée sur CT-scan serait suffisamment fiable pour déceler des polypes intestinaux et nettement plus sensible que les méthodes fondées sur la détection de sang dans les selles et la sigmoïdoscopie (endoscopie de la partie gauche du gros intestin).
Commentaire de la Fondation contre le Cancer
La coloscopie virtuelle par CT-scan offre l’avantage d’être moins invasive et moins gênante qu’une coloscopie réelle réalisée à l’aide d’un endoscope (un tube souple introduit dans le côlon via l’anus). Le risque de perforation de l’intestin est également inexistant, alors qu’il n’est pas exclu lors d’une endoscopie (même si ce cas de figure est heureusement très rare).
Cependant, la coloscopie virtuelle par CT-scan comporte aussi des inconvénients. L’examen exige, tout comme l’endoscopie, une préparation désagréable pour vider l’intestin ; pendant l’examen proprement dit, l’injection d’air dans l’intestin est désagréable et l’évacuation de cet air par la suite est aussi source d’inconfort. Autre désavantage : dans environ 17 % des cas, l’examen conclut à la présence d’un ou plusieurs polypes, alors qu’en réalité, une personne sur quatre a effectivement un polype. Des anomalies extérieures à l’intestin sont parfois constatées, ce qui entraîne des examens complémentaires pour 16 % de ces personnes : or, il ressort souvent que ces anomalies ne peuvent être traitées (exception faite de l’anévrisme de l’aorte : une dilatation de la paroi de l’aorte abdominale, qui s’accompagne d’un risque de rupture). Il faut également tenir compte du fait que si une anomalie du côlon est décelée, il faut quand même réaliser une coloscopie par la suite afin d’effectuer une biopsie (échantillon de tissu) ou de procéder à l’ablation du polype.
La dose d’irradiation liée à un examen par CT-scan est certes acceptable, mais il ne faut pas négliger l’effet cumulatif si cet examen a lieu tous les 5 ans. Il arrive aussi que la coloscopie virtuelle par CT-scan ne détecte pas certaines tumeurs plates ou déprimées.
Enfin, le coût du CT-scan est également assez élevé.
Un autre problème concerne la fréquence à laquelle l’examen de dépistage du cancer du côlon doit être effectué. Selon une étude récente menée par des chercheurs américains, le risque de cancer du côlon chez les personnes pour lesquelles aucun cancer colorectal n’a été décelé lors d’une première coloscopie serait extrêmement faible après 5 ans (2,4 personnes sur 1000 après 5 ans). Le risque d’adénome avancé (tumeur bénigne qui peut dégénérer en tumeur maligne) est également faible, mais légèrement plus élevé chez les hommes que chez les femmes. C’est pourquoi les directives américaines recommandent d’effectuer un dépistage tous les 10 ans chez les personnes dont la coloscopie s’est révélée normale et la coloscopie virtuelle par CT-scan est l’une des méthodes de dépistage recommandées.(Fondation contre le Cancer)
Sources : Le Journal du Médecin, 23-09-08 ; New England Journal of Medicine 2008 ; 359 :1207-17, 1218-24&1255-7
Fondation contre le Cancer - www.cancer.be