Après cinq années intenses au secrétariat « boudaille » (c’est lui qui le dit !) fédéral aux Affaires européennes, Didier Donfut revit. « Je suis un homme heureux », affirme aujourd’hui celui qui assume depuis bientôt un an les fonctions de ministre régional de l’Action sociale et de l’Egalité des chances. A quelques mois d’un scrutin régional pour lequel il est candidat à la tête de liste pour le PS, le Framerisois est sorti de sa réserve médiatique habituelle pour dresser un bilan à un poste où il a vu passer sur son bureau nombre de dossiers importants pour l’arrondissement de Mons.
Le plus épais (1,7 milliard d’euros pour toute la Wallonie !) est sans nul doute celui du financement des investissements dans les travaux d’infrastructures hospitalières prévus dans le cadre du plan Horizon 2015. Sur l’arrondissement de Mons, 17,6 millions (dont 14 millions au bénéfice du seul CHU Ambroise Paré) ont été attribués. Sur le nécessaire rapprochement des (nombreux) hôpitaux de Mons-Borinage, le ministre de tutelle s’impatiente.
« J’observe que la collaboration entre Saint-Joseph et Ambroise Paré n’a débouché sur rien de concret », glisse Didier Donfut. Il aimerait que les interlocuteurs se parlent enfin et que Mons-Borinage, à l’image d’autres régions de Wallonie, se dote d’un pôle hospitalier fort. « L’Inami veut rationnaliser l’offre hospitalière qui coûte cher et incite à des synergies. Les grosses institutions auront la taille critique nécessaire pour revendiquer des équipements médicaux de pointe, notamment dans le traitement du cancer. Les plus petites structures seront contraintes à terme d’abandonner des services si elles n’ont pas suffisamment d’admissions. »
Le ministre régional voit « un axe » constitué d’Ambroise Paré, du RHMS Baudour (qui vient de quitter le giron tournaisien) et du Chêne aux Haies. « Avec plus de mille lits, cette institution serait la troisième de Wallonie. » Le Grand-Hornu pourrait rejoindre ce pôle. Resterait alors Saint-Joseph/Warquignies, seul, qui défend une autre philosophie, « plus médicale, moins sociale », au goût de M. Donfut. « Nous sommes à deux doigts de créer un pôle hospitalier fort à Mons-Borinage, de même échelle que l’ISSPPC à Charleroi. De grâce, que les interlocuteurs se parlent et mettent de côté leurs querelles de personnes ! »
Evaluation des gardes
Didier Donfut a aussi évoqué les gardes médicales. Le système mis en place unilatéralement par les médecins de Mons-Borinage ne le satisfait pas. « Je comprends le souci des généralistes de protéger leur vie privée en rechignant à assumer des gardes de nuit et de week-end. Mais les citoyens m’interpellent sur la difficulté de trouver un médecin le soir. Et les services des urgences des hôpitaux, qui absorbent les demandes, ne sont pas très heureux non plus. En tant que ministre, je n’ai pas de pouvoir contraignant à l’égard des médecins, mais il faut rediscuter du problème. La solution pourrait venir du renforcement des maisons médicales. Je vais demander une évaluation du système actuel. » (Le Soir)
Valery Saint-Ghislain - www.lesoir.be