Nous sommes près de 4 millions à en bénéficier. Nous n'étions que 2,5 millions en 1995. Souscrite à titre individuel ou par son employeur (contrat collectif), l'assurance complémentaire soins de santé, souvent appelée assurance hospitalisation, a encore de beaux jours devant elle.
Et pour cause… Malgré une sécurité sociale performante, le plus banal des séjours à l'hôpital peut laisser une facture importante. Certaines études estiment à 20 % le pourcentage moyen des frais qui restent à charge du patient après une intervention. Pour un "simple" accouchement avec séjour en chambre individuelle, ce solde pourra par exemple dépasser les 1.500 euros dans certains hôpitaux, notamment bruxellois. Que dire dès lors dans le cas d'une pathologie lourde ?
Remboursement des suppléments médicaux
D'où l'attrait d'une assurance hospitalisation. Celle-ci rembourse en effet, le plus souvent au-delà d'une franchise à charge du patient, tous les frais médicaux exposés suite à une hospitalisation ou une maladie grave et qui n'ont pas été pris en charge par la sécurité sociale. Y compris les suppléments médicaux (parfois jusqu'à 300 %). De plus, certains soins, médicaments ou matériels sont peu ou pas remboursés.
Augmentation des primes d'assurances
Ces dernières années, les compagnies d'assurances ont élargi la gamme de leurs interventions : remboursement de soins en pré et post-hospitalisation, de traitements lourds à domicile sans limite de durée, hospitalisation d'un jour, etc. Problème : la hausse constante du coût des soins de santé et le vieillissement de la population alourdissent irrémédiablement la facture. Confrontées à des problèmes de rentabilité, mais aussi à des obligations légales en matière de réserves pour assumer leurs responsabilités, les compagnies augmentent donc régulièrement les primes d'assurances…
Coûteuse, l'égalité
Ces derniers mois, certaines hausses ont de nouveau défrayé la chronique. L'entrée en vigueur, l'an passé, de la législation anti-discrimination homme-femme (tarifs "unisexes") a valu à certaines primes un brutal embonpoint. Or, depuis quelques années, le secteur avait calmé le jeu.
Chez Fortis, par exemple, le tarif de l'assurance AG Care Hospitalisation, révisé annuellement en fonction de l'indice "soins des hôpitaux et assimilés", n'avait progressé que de 12,5 % en cinq ans, soit une augmentation moyenne (et supportable) de 2,5 % par an. Ce couple d'assurés a pourtant vu sa prime annuelle passer cette fois de 1.600 à 2.000 euros…
Chez DKV, spécialiste de l'assurance hospitalisation, certaines hausses ont également dépassé une indexation "attendue". Ici aussi, c'est encore et toujours cette nouvelle égalité homme-femme qui aurait "condamné" la compagnie à des hausses parfois significatives.
Président de la Commission Vie chez Feprabel, association professionnelle des intermédiaires en assurance, Philippe Muys trace cependant un portrait nuancé des dernières augmentations : "Jusqu'à 40 ans, la pression tarifaire est neutre. Elle serait même plutôt en faveur des jeunes assurés. En revanche, il est exact que, passé la quarantaine, des hausses de 5 à 10 % ont été constatées. Voire davantage au-delà des 50 ou 60 ans".(L'Echo)
Stéphane Renard - www.lecho.be