Selon le Figaro, le gouvernement a finalement opté pour une taxe sur les mutuelles et les complémentaires santé.
Le gouvernement doit présenter demain son nouveau plan d'économies pour réduire le déficit de l'assurance maladie. Le Figaro affirme que le ministère de la Santé devrait renoncer à une hausse du ticket modérateur, pour privilégier une taxe sur les mutuelles et les assurances complémentaires santé.
«Outre les mesures proposées par l'Assurance maladie et qui fourniront à peu près trois milliards d'euros, une nouvelle mesure apportera près d'un milliard : les mutuelles et les assurances complémentaires santé mettront la main à la poche en payant une contribution spécifique», explique le quotidien. Le ministère de la Santé s'est refusé à tout commentaire sur ces informations en attendant la publication d'un communiqué demain dans la matinée. Eric Woerth, le ministre du Budget, et sa collègue de la Santé Roselyne Bachelot doivent procéder aux ultimes arbitrages ce matin, à la veille de la présentation du plan.
Le gouvernement a pour objectif d'équilibrer les comptes de la Sécurité sociale d'ici 2011. Pour cette année, le déficit de l'assurance maladie est prévu à 4,1 milliards d'euros et, sans nouvelles mesures d'économie, il atteindrait 6,9 milliards en 2009 et près de 12 milliards en 2011, avait averti Roselyne Bachelot début juillet.
La ministre de la Santé a plusieurs fois souligné que depuis quatre ans, les complémentaires santé ont relevé leurs cotisations de 30% et augmenté leurs bénéfices de 25%, rappelle Le Figaro. «Une bonne santé qui contraste, considère-t-elle, avec les difficultés de l'Assurance maladie. Alors que les Français ont déjà supporté un euro par consultation et les nouvelles franchises médicales, le gouvernement a jugé plus sage de ne pas en rajouter en baissant les remboursements sécu. Cela aurait représenté un vrai problème d'accès au soin pour les 8% de Français qui n'ont pas de complémentaire santé.»
C'est déjà pour cette raison, note le journal, que l'idée d'un moindre remboursement des affections de longue durée (ALD) a été écartée il y a un mois après avoir été proposée par la direction de la Caisse nationale d'assurance maladie. «Le gouvernement a préféré taxer les complémentaires santé. En contrepartie, ces dernières vont exiger d'être mieux associées aux choix sur la politique de la santé», conclut Le Figaro.
Selon Le Parisien, cette mesure permettrait au gouvernement d'économiser quelque 600 millions d'euros par an. «L'avantage serait de ne pas donner l'impression aux Français d'aller directement piocher dans leur porte-monnaie pour les dépenses de santé. Reste que les mutuelles risquent de renvoyer la balle en relevant les tarifs des cotisations», écrit le journal.(Libération / Reuters)
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