Impliquer le patient dans les décisions relatives à sa santé, l’informer correctement, en un mot, le faire participer, c’est tout bénéfice pour le patient comme pour le médecin. L’idée a mis du temps pour convaincre les prestataires de soins mais elle n’est plus contestée. Dans une étude récente, la Fondation Roi Baudouin part d’ailleurs de ce principe pour proposer cinq mesures visant à renforcer les organisations de patients et soutenir les initiatives qui améliorent la participation des patients dans la politique de santé.
Cette participation n’est pas seulement souhaitable d’un point de vue éthique, souligne la Fondation. Elle accroît surtout fondamentalement la qualité des soins : « les choix thérapeutiques faits en commun renforcent l’adhésion du patient à son traitement. » Cela ne vaut pas seulement pour la relation patient-médecin. Les autres acteurs du système de soins de santé sont aussi concernés. Un hôpital doit apprendre à écouter par des enquêtes de satisfaction.
Autre argument cité par l’étude : le difficile financement des soins de santé va forcer à des choix délicats sur le plan budgétaire mais également technologique et éthique. « Faire participer les patients rend le processus décisionnel un peu plus complexe mais les choix plus légitimes et donc plus réalistes. »
La Fondation propose de développer la participation dans la politique de santé en cinq étapes. La première consiste à accroître la professionnalisation des associations de patients existantes. En subsidiant celles qui présentent déjà certaines qualités ou sont prêtes à se développer. Il faudra ensuite prévoir des formules de représentation de ces organismes au niveau politique. L’implication active des patients dans l’évaluation des soins de santé est aussi une piste. Elle peut se faire au niveau Fédéral, des Communautés et Régions comme à celui des établissements de soins.
Tout cela peut réussir si – c’est la quatrième étape – on favorise une culture participative chez les soignants et dans les hôpitaux. Les universités devraient assurer une formation en ce sens. Enfin, conclut la Fondation, il faut encourager le dialogue entre organisations de patients et autres acteurs (mutualités, associations de soignants, organisations de consommateurs). Avec éventuellement un coup de pouce des pouvoir publics.
Martine Vandemeulebroucke - La Libre Belgique