« Je suis malade et je prends un lourd traitement depuis de nombreuses années ». L’appel d’Éric Taillandier de l'association Airss-Sapho à venir manifester contre la franchise médicale n’est pas une simple position de principe ; face à la presse, il peine à masquer sa forte émotion : « Nous demandons le retrait de la franchise médicale de 50€ à laquelle s’ajoute le forfait de 50€ mis en place par Douste-Blazy, l’ancien ministre de la santé ». Il dénonce la forme et le fond. « C’est un simple décret qui peut être modifié par un claquement de doigts. Aujourd’hui 50€, demain 60€ ou plus… ».
À ses côtés, il y a Yves, une charrette d’oxygène à la main. Lui souffre d’une affection longue durée (ALD) qui lui octroie un remboursement total des soins liés à sa pathologie respiratoire : « Sans la solidarité nationale, je devrais débourser 450€ par mois d’oxygène, 260€ de médicaments, plus les consultations médicales. Ce ne serait pas vivable. Il faudrait choisir entre vivre ou respirer ». Parmi la quarantaine de manifestants présents devant la préfecture, ce samedi après midi, il y a aussi les militants de l’association de prévention et de défense des malades séropositifs, AIDES. « Quelle que soit la lourdeur du traitement, aujourd’hui, il est pris en charge à 100%. Mais demain ? », s’inquiète Olivier, l’animateur prévention de la délégation départementale.
Après avoir déposé des centaines de boîtes de médicaments face à la préfecture et s’être allongés sur le parvis de la cathédrale, les manifestants devaient être reçus, en délégation, par un représentant du préfet.(Libération)
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