Actuellement, un Canadien sur trois sait qu'il souffrira du cancer durant sa vie. Mais dès 2010, ce sera une personne sur deux. La Société canadienne du cancer a dévoilé, hier, ses statistiques pour l'année 2008 et ses prévisions futures. Les résultats sont troublants.
Le cancer demeure la première cause de décès au Canada. Et la situation n'ira pas en s'améliorant. Le nombre de personnes atteintes du cancer ne cessera de progresser. «Cela est principalement dû au vieillissement et à l'accroissement de la population», note le Dr Gilles Pineau, vice-président de la Société canadienne du cancer (SCC) division Québec.
Mince consolation, le taux de survie a augmenté de 2% cette année, pour atteindre 62%. Mais certains cancers demeurent très virulents, notamment le cancer du poumon dont les chances de survie sont d'à peine 50%.
Au Québec, ce type de cancer est très répandu. Alors que la province ne représente que 24% de la population canadienne, elle compte 31% des cas de cancers du poumon du pays. Le fort taux de tabagisme au Québec explique ces mauvais résultats.
La présidente de la SCC division Québec, Louise Labrie, a elle-même reçu un diagnostic de cancer du poumon il y a 18 mois. Elle est actuellement en rémission. «Si j'avais un message à passer, ce serait de dire aux gens d'arrêter de fumer et de ne pas exposer les autres à leur fumée», a-t-elle témoigné hier.
Selon le Dr Pineau, les nombreux efforts pour faire diminuer le tabagisme, comme interdire la cigarette dans les bars, porteront leurs fruits. «Il ne faut pas lâcher. Environ 20% de la population du Québec fume et il faut baisser encore ce taux», dit-il.
Les hommes semblent avoir saisi les messages de sensibilisation sur les méfaits du tabac. Le taux de cancer du poumon chez les hommes stagne depuis 2006. Au contraire, les femmes sont de plus en plus atteintes par ce type de cancer. Cette année, 6,2% des Canadiennes en seront atteintes contre 5,9% en 2006. «Je crois que la sensibilisation a moins bien passé chez les femmes. Plusieurs ont peur d'engraisser si elles arrêtent de fumer; c'est difficile de faire passer notre message», note le Dr Pineau.
Outre le cancer du poumon, les cancers du sein et de la prostate font également beaucoup de victimes. Au Québec, une femme sur neuf risque de développer un cancer du sein. Le cancer de la prostate touche un homme sur sept. «Il y a des tests de dépistage pour ces deux cancers. Il faut que les gens soient assidus et les passent. Plus un cancer est dépisté tôt, plus les chances de guérison sont grandes», dit le Dr Pineau. (Cyberpresse Canada)
Ariane Lacoursière, La Presse - www.cyberpresse.ca