Le département d’urologie de l’UZ Brussel teste actuellement une nouvelle méthode de dépistage du cancer de la prostate. Cette technique, appelée HistoScanning, consiste en une échographie assistée par ordinateur de la prostate. Elle serait plus précise que les tests sanguins de dépistage du PSA (antigène prostatique spécifique) actuellement utilisés.
Commentaires de la Fondation contre le Cancer
Depuis de nombreuses années, le test le plus couramment utilisé pour établir le diagnostic précoce du cancer de la prostate est la mesure dans un échantillon de sang d’une substance produite par la prostate : l’antigène prostatique spécifique ou PSA. Mais cette approche présente l’inconvénient de donner trop souvent de faux résultats positifs, ce qui angoisse les hommes concernés et les poussent à se soumettre inutilement à des investigations plus poussées. De plus, la mesure du PSA sanguin aboutit parfois au diagnostic de tumeurs non agressives, qui sont systématiquement enlevées alors que le patient aurait pu être soumis à une simple surveillance régulière. Ne perdons pas de vue, en effet, que l’ablation de la prostate n’est pas dénuée d’effets secondaires pouvant sévèrement altérer la qualité de vie des patients (dysfonctionnement érectile et impuissance).
La technique d’échographie actuellement testée par l’équipe du Professeur Braeckman est basée sur la détection de foyers de cellules tumorales prostatiques par l’utilisation d’ultrasons. L’échographie assistée par ordinateur est une technique récente dans laquelle les ultrasons et les techniques informatiques avancées permettent aux médecins de réaliser notamment une grande variété d’opérations chirurgicales. Cette approche a été testée dans une étude incluant 29 hommes chez lesquels un cancer de la prostate avait été diagnostiqué et qui avaient opté pour l’ablation de la glande atteinte. Le jour même de l’intervention chirurgicale, ces patients se sont soumis à l’échographie précédemment décrite. Les résultats de cette échographie ont été ensuite comparés aux résultats de l’analyse microscopique des tissus effectuée sur les pièces opératoires.
Cette comparaison s’est avérée particulièrement positive. En effet, les chercheurs ont pu montré que l’HistoScanning détectait avec précision la présence de multiples foyers de cellules tumorales au sein de la prostate ainsi que l’envahissement ou non de la capsule prostatique. La technique pourrait donc être également utilisée pour réaliser des biopsies en des zones bien localisées dans la prostate et pour définir avec beaucoup plus de précision le stade d’évolution de la maladie.
Ces premiers résultats encourageants conduisent les chercheurs a mené cette étude sur un plus grand nombre de patients afin de valider éventuellement cette technique en routine. Si ces nouvelles études s’avèrent concluantes, elles conduiraient alors à une nette amélioration du diagnostic, du traitement et du suivi médical des hommes suspectés de développer un cancer de la prostate. Elle permettrait notamment de détecter des foyers de cellules tumorales d’une manière non invasive et de déterminer quels sont les patients à risque de développer la maladie et quels sont ceux qui chez des biopsies pourraient être évitées. Affaire à suivre donc !
Sources : Belga ; 04-01-08 ; Vers l’Avenir, 05-01-08 ; La Libre Belgique, 05-01-08 ; Le Soir, 05-01-08.
Fondation Contre le Cancer - www.cancer.be