Des chercheurs de la Katholieke Universiteit Leuven viennent de publier les résultats de leurs derniers travaux en matière de traitement anti-angiogenèse. En utilisant des anticorps anti-PIGF (facteur de croissance impliqué dans le développement de vaisseaux sanguins), ils sont parvenus à freiner la croissance de tumeurs chez des souris de laboratoire sans endommager les cellules saines et sans effets secondaires.
Face à ces résultats encourageants, les firmes de biotechnologie Thrombogenics et BioInvent vont lancer la première phase des essais cliniques à la fin de cette année.
Commentaire de la Fondation contre le Cancer.
Depuis plusieurs années, diverses équipes de recherche travaillent à la mise au point d’une nouvelle génération de médicaments : les inhibiteurs de l’angiogenèse (également appelées médicaments anti-angiogenèse).
Rappelons que l’angiogenèse est le processus de formation de nouveaux vaisseaux sanguins nécessaires notamment à la croissance et à la prolifération des tumeurs cancéreuses. Les médicaments anti-angiogenèse visent à inhiber la croissance des tumeurs tout en permettant une plus grande efficacité de la chimiothérapie. En effet, si ces nouveaux médicaments freinent le développement des vaisseaux sanguins tumoraux, ils assurent aussi une réorganisation des vaisseaux existant à l’intérieur des tumeurs, permettant dès lors aux chimiothérapies d’agir plus efficacement.
Dans ce domaine, l’équipe du Professeur Carmeliet de la KULeuven fut l’une de celle qui obtint les premiers résultats cliniques avec l’utilisation d’anticorps anti-VEGF chez des patients atteints de cancer colorectal. On sait aujourd’hui que ces derniers, bien qu’efficaces, ne sont toutefois pas dénués d’effets secondaires (ils provoquent notamment d’importantes éruptions cutanées de type acné). Aussi, les études se sont poursuivies pour tester l’efficacité d’anticorps dirigés contre d’autres médiateurs de l’angiogenèse, tels les anti-PIGF. Chez l’animal, ceux-ci présentent une excellente efficacité anti-tumorale tout en étant dénués d’effets secondaires notables. Un autre avantage a également été mis en évidence. En effet, ces nouveaux anticorps semblent agir uniquement sur les vaisseaux sanguins tumoraux et non sur le fœtus en développement. Ce qui laisserait présager une utilisation potentielle chez les femmes enceintes et chez les jeunes enfants atteints de cancers.
Les premiers essais cliniques axés sur l’utilisation des anticorps anti-PIGF, combinés aux chimiothérapies classiques, devraient débuter dès la fin de cette année. Inutile de préciser que les premiers résultats de ces essais sont attendus avec impatience !
Sources : Arstenkrant, 06-11-07; Le Soir, 03-11-07; De Tijd, 03-11-07; L’Echo, 03-11-07; De Standaard, 03-11-07; Het Laatste Nieuws, 02-11-07; De Morgen, 02-11-07; La Dernière Heure, 02-11-07; Het Nieuwsblad 02-11-07; Vers l’Avenir, 02-11-07; Het Belang van Limburg, 02-11-07; Belga, 01-11-07.
Fondation contre le Cancer - www.cancer.be