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L'alimentation,l'activité physique et la proportion de muscles et de graisse dans le corps jouent un rôle déterminant dans la prévention du cancer. Le rapport du Fonds mondial de recherche contre le cancer (WCRF) et de l'Institut américain pour la recherche sur le cancer, mis en ligne le 1er novembre, le confirme.

Les auteurs mettent en relation les évolutions des habitudes alimentaires et les connaissances sur les cancers. Ils citent ainsi comme "probable" le fait que les aliments contenant des fibres diététiques (céréales complètes, légumes, racines...) diminuent le risque de cancer colorectal. Et tiennent pour "établi" que les céréales et légumes contaminés par les aflatoxines, produites par des moisissures, augmentent le risque de cancer du foie.

Les scientifiques disposent de preuves "convaincantes" que le risque de cancer colorectal est diminué par l'activité physique et que celui du sein est abaissé chez les femmes ayant allaité. Plus nombreuses sont les preuves convaincantes à charge contre les viandes rouges et les charcuteries, ou encore contre le surpoids et l'obésité abdominale dans le cancer colorectal. De même, le surpoids est associé à une augmentation du risque de cancer de l'oesophage, du pancréas, du sein après la ménopause, de l'endomètre utérin et du rein. L'alcool est, quant à lui, un facteur aggravant du risque de plusieurs cancers (sphère ORL, oesophage, côlon et rectum, sein).

Pas trop de viande rouge.

Le rapport formule huit recommandations, tant pour la population générale qu'à un niveau individuel. Y figure, entre autres, une invitation à "être aussi mince que possible dans les limites normales de poids corporel" : l'IMC, autrement dit l'indice de masse corporelle (c'est-à-dire le rapport du poids à la taille au carré), doit être compris entre 21 et 23. La proposition de pratiquer au moins trente minutes de marche rapide par jour ne surprend pas. Au niveau individuel, l'objectif est de peu consommer les aliments dépassant 225 kcal pour 100 g et d'éviter les boissons sucrées. De même, le conseil de manger quotidiennement cinq portions d'au moins 400 g de divers légumes non féculents et de fruits est devenu familier.

Aux amateurs de viande rouge, le rapport suggère d'en consommer moins de 500 g par semaine en limitant au maximum les viandes fumées et salées. La consommation éventuelle d'alcool sera maintenue à un plafond de deux verres par jour pour les hommes et un seul pour les femmes. La prise journalière de sel doit rester inférieure à 6 g. Le rapport souligne aussi que les besoins nutritionnels doivent être assurés par la seule alimentation : "Les suppléments diététiques ne sont pas recommandés pour la prévention du cancer."

Paul Benkimoun - Le Monde